La France va entamer une procédure pour faire classer en perturbateur endocrinien le bisphénol B, substance parfois utilisée hors d'Europe pour se substituer au bisphénol A et au bisphénol S, a annoncé jeudi le ministère de la Transition écologique. Cette décision fait suite à une méta-analyse réalisée par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES).
Selon ce travail de l'ANSES, publié le 16 octobre dernier dans la revue « Environmental Health Perspective », les données de 38 études convergent en faveur d'un effet reprotoxique du Bisphénol B observé chez le rat (spermatogenèse altérée, tubes séminifères plus courts que la moyenne), le poisson zèbre (baisse de la fécondité, taux d'éclosion plus faible). Ces données in vivo, conforté par les observations in vitro, qui avaient poussé l'agence à conclure que « le bisphénol B présente des propriétés endocriniennes similaires à celles du bisphénol A » et à recommander d'« éviter » de remplacer le second par le premier.
La parole au groupe d'experts européens
À la suite de cette publication, les ministres de la Transition écologique Élisabeth Borne et de la Santé Agnès Buzyn ont décidé, selon un communiqué, « d'engager la démarche réglementaire pour faire reconnaître le Bisphénol B comme un perturbateur endocrinien » dans le cadre du règlement européen Reach. Cette procédure implique que le Groupe d'experts sur les perturbateurs endocriniens de l'agence européenne des produits chimiques soit saisi et procède à des consultations publiques avant de se prononcer sur un éventuel classement de la substance.
Si la procédure aboutit, le règlement européen permettra d’éviter l’utilisation du bisphénol B comme produit de substitution à d’autres bisphénols, et imposera lors de leur enregistrement dans l'Union européenne, la mention de sa présence pour les produits qui en contiennent.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?