Constante augmentation
Dans la plupart des pays, l’incidence et la prévalence de la maladie rénale chronique et la maladie rénale terminale sont en constante augmentation (4 à 6 % an). Il existe aujourd’hui en France, 3 millions d’insuffisants rénaux, dont une très grande majorité d’hommes. Ceci est principalement dû au vieillissement des patients, qui développent plus fréquemment de la néphroangiosclérose et des néphropathies diabétiques.
Pour la plupart des maladies rénales, les thérapies spécifiques sont rares, d’où l’importance du diagnostic précoce, du dépistage et d’une attitude thérapeutique préventive. Pour obtenir une meilleure néphroprotection possible et prévenir la fibrose rénale, les moyens disponibles pour les cliniciens sont le maintien d’une pression artérielle optimale (130/80 mmHg, en utilisant un diurétique non hyperkaliémiant si une polythérapie est nécessaire), le blocage du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA), un régime pauvre en protéines (0,8 à 1 g/kg/jour) et en sel (6 à 8 g/jour), la correction de tous les facteurs de risque cardio-vasculaire (tabac, hyperglycémie, hyperlipidémie, HTA) et l’absence d’utilisation de médicaments néphrotoxiques comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
Réduire la protéinurie.
La réduction de la protéinurie au niveau le plus bas possible (< 0,5 g/24 heures) est généralement utilisée comme un marqueur pour l’efficacité du blocage du SRAA et la progression de la maladie rénale chronique. En revanche, l’utilisation d’inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) et/ou d’antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA) au cours des maladies rénales ayant une faible protéinurie (en particulier lors de néphrite tubulo-interstitielle chronique) n’est pas aussi bien documentée. Néanmoins, dans la plupart des néphropathies, surtout s’il existe conjointement une hypertension artérielle, le blocage du SRAA par IEC ou ARA demeure le principal objectif, bien que des controverses existent sur la façon dont le blocage du SRAA est le mieux réalisé. Ce blocage peut nécessiter l’association d’IEC et d’ARA ou l’utilisation d’inhibiteur direct de la rénine ; une augmentation de 30 % de la créatinémie sous IEC/ARA2 est tolérée.
Pas une fatalité.
La prévention de l’insuffisance rénale chronique repose également sur l’utilisation de statines (LDL cholestérol < 1 g/l), d’agents stimulant l’érythropoïèse (hémoglobine › 12 g/dl) et de vitamine D, qui sont prescrits pour contrôler les facteurs de risque cardio-vasculaire et l’hyperparathyroïdie secondaire. Ils doivent être donnés précocement si nécessaire.
Ainsi, le déclin de la fonction rénale n’est pas une fatalité à condition d’identifier précocement la survenue d’une insuffisance rénale et d’adapter les traitements et les règles hygiénodiététiques pour obtenir la meilleure néphroprotection possible.
D’après la communication du Pr Antoine Durrbach, lors du 6e Printemps de Bicêtre, organisé par l’Université Paris-Sud 11 et la Faculté de Médecine Paris-Sud.
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