LA DÉFINITION de l’éjaculation précoce des DSM-III et -IV, qui met l’accent sur la notion de la permanence de la difficulté et la souffrance ressentie, s’accorde mal avec celle des sociétés savantes de médecine sexuelle qui privilégient plus la durée du temps de pénétration et la notion de contrôle de l’éjaculation… Sans compter les théories fondées sur l’anxiété qui sont aujourd’hui mises en avant, mettant l’accent sur le rôle de la sérotonine a expliqué le Dr Marie-Hélène Colson (Marseille) lors des 6es Assises de sexologie et de santé sexuelle.*
Quoi qu’il en soit, a poursuivi Dr André Corman (Toulouse) la demande de prise en charge pour l’EP est forte et il est nécessaire de pouvoir offrir à chaque patient une intervention psychosexologique adaptée, seule ou, le plus souvent, en complément d’un traitement pharmacologique, et d’inclure si nécessaire la partenaire de la démarche de soins.
Place de la dapoxétine.
L’éjaculation peut être définie comme une série d’événements aboutissant à l’expulsion du sperme du méat urétral. Les deux phases de l’éjaculation, émission et expulsion, sont commandées par des centres spinaux coordonnés par le générateur spinal d’éjaculation (GSE). Le GSE est contrôlé/inhibé ou activé par des voies nerveuses cérébrales ou périphériques (sensitives), notamment issues du gland. L’ocytocine, la dopamine et, surtout, la sérotonine sont les neuromédiateurs impliqués dans la réponse éjaculatoire.
Jusqu’à maintenant, les traitements pharmacologiques de l’EP étaient tous prescrits hors AMM, qu’il s’agisse des anesthésiques locaux ou des antidépresseurs de type IRS (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine).
La dapoxétine est aussi un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine, mais à demi-vie courte (contrairement aux IRS antidépresseurs), qui ne s’accompagne ni d’accumulation ni d’effet antidépresseur.
En prise unique, la dapoxétine aurait un effet sur l’activité neuronale via une augmentation de la sérotonine au niveau du SNC.
Six milles patients.
Le programme de développement clinique de Priligy a porté sur plus de 6 000 patients présentant une EP primaire ou secondaire, inclus dans cinq essais cliniques randomisés en double aveugle contre placebo. Le critère principal de jugement était le délai d’éjaculation intravaginale (IELT) après administration de dapoxétine à la posologie de 30 mg ou 60 mg.
Le délai moyen d’éjaculation, de 54 secondes à l’inclusion, était supérieur 3 min après 12 et 24 semaines de traitement aux deux posologies, qu’il s’agisse d’EP primaire ou secondaire. Le contrôle de l’éjaculation, la satisfaction, la souffrance personnelle et les difficultés interpersonnelles ont été significativement améliorés sous Priligy.
Les effets secondaires observés les plus fréquents ont été les nausées (11 % et 22 %), les céphalées (5 % ; 8 %), les vertiges (6 % ; 12 %) et les diarrhées (3,5 % ; 7 %) avec respectivement les posologies de 30 et 60 mg.
*D’après un symposium des laboratoires Menarini lors des 6es Assises de sexologie et de santé sexuelle (Perpignan, 11 au 14 avril 2013)
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