Environ 40 % des femmes qui ont déjà souffert de sécheresse vaginale n’ont jamais osé en parler, et 51 % des femmes concernées n’ont par ailleurs jamais suivi de traitement.
Le syndrome génito-urinaire concerne une patiente sur deux est concernée entre 50 et 65 ans soit 11,5 millions de femmes ménopausées dont l’espérance de vie a augmenté. « Le syndrome génito-urinaire est chronique, contrairement aux bouffées de chaleur qui s’estompent. Il peut ne survenir que trois à quatre ans après la ménopause. Il existe également une sorte de honte de la part des patientes à parler de leurs symptômes, qui peuvent être des sécheresses vaginales, mais également des brûlures, des douleurs et saignements lors des rapports sexuels ou encore l’envie pressante d’uriner. Il est impératif de sensibiliser les médecins généralistes, pour que ces derniers puissent interroger leurs patientes et leur délivrer un traitement adapté », souligne le Dr Véronique Echallier, gynécologue-obstétricienne à l’hôpital Lyon-Sud et membre du Groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal (GEMVI).
Les œstrogènes locaux offrent des résultats très efficaces et constants
En l’espèce, diverses solutions de traitement existent, selon les cas et les tolérances. L'atrophie vulvaire, par exemple, peut être traitée par des œstrogènes locaux, par des crèmes, par des lubrifiants utilisés ponctuellement lors des rapports sexuels ou par un anneau placé trois mois au fond du vagin. « C’est au patient de choisir ce qui lui convient le mieux », indique le Dr Echallier. Pour ce qui est de l’anneau vaginal, à noter qu’il n’est pas remboursé (environ 35 euros en pharmacie), et est utilisé dans les pays scandinaves depuis 1998. Parmi les facteurs, l’hygiène de vie est fréquemment pointée du doigt : le tabac, l’obésité mais aussi les habits serrés accélèrent ces symptômes. L’hypothèse morphologique n’est pas exclue. Autre point que souligne la gynécologue-obstétricienne : « Il faut inciter les patients à avoir des rapports sexuels réguliers, qui reste un moyen naturel pour celles qui ne souhaiteraient pas d’œstrogènes locaux, en utilisant en complément si besoin un hydratant vaginal. Même si la patiente n’a plus de rapports sexuels, du côté urinaire les œstrogènes locaux sont très efficaces pour traiter ces troubles. »
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