LES COUREURS de fond seraient-ils encore victimes des annonces des fabricants boissons énergisantes au cours des années 1980 et 1990. C’est un peu ce que suggèrent des médecins de l’université de Loyola (États-Unis) dans le « British Journal of Sports Medicine ». En raison de ces publicités, expliquent James Winger et Lara Dugas, les « fondeurs » boiraient beaucoup trop pendant leurs courses prolongées risquant l’hyponatrémie.
Les médecins américains ont surveillé 197 coureurs (91 hommes et 106 femmes). Ils avaient à leur palmarès de nombreuses années de fond, des 10 km et quelques marathons. Alors que les experts recommandent de ne boire qu’en cas de soif, leur enquête a montré, pour la moitié d’entre eux, une consommation largement supérieure.
Plus précisément, 36,5 % des sportifs buvaient selon une grille pré-établie ou pour tenter de maintenir un apport égal à 8,9 % du poids corporel. Près de 30 % des sujets (29,6 %) croyaient à tort utile de se supplémenter en sel pendant la course. Alors que plus de la moitié (57,6 %) disait utiliser des boissons spécifiques car riches en électrolytes et donc en sodium. En fait, s’exclament les auteurs, c’est l’apport hydrique excessif qui crée l’hyponatrémie, par hémodilution.
La meilleure façon de s’hydrater pendant une course de fond est de boire à sa soif, ce qui évite une consommation excessive. Les publicités du siècle dernier recommandaient jusqu’à 1,2 l de boisson par heure de course. La réponse physiologique à l’exercice, rappellent les chercheurs, vise la perte minimale de fluides. Les coureurs doivent s’attendre à perdre quelques kilos pendant l’effort, sans s’alarmer.
Les principaux symptômes de l’hyponatrémie sont : nausées, vomissements, céphalées, confusion, perte d’énergie, faiblesse musculaire, spasmes et crampes. La forme sévère peut entraîner des crises comitiales, une perte de conscience voire un coma.
British Journal of Sports Medicine, juin 2011.
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