LE FAIT de fumer, de consommer de l’alcool, des drogues à usage dit récréatif (prises occasionnelles), ainsi que le surpoids et les sous-vêtements serrés n’apparaissent pas augmenter la concentration du sperme en spermatozoïdes de faible motilité, selon une étude publiée par Andrew Povery et coll.
Constatant que les études sur les effets du mode de vie sur l’impact de la fertilité chez les hommes donnent des résultats contradictoires, les auteurs ont en fait mené leur propre investigation. Ils ont recruté des hommes consultant pour des tentatives infructueuses de conception depuis douze mois, dans des centres de traitement de la fertilité au Royaume-Uni. Les cas (939 hommes ayant une réduction du nombre des spermatozoïdes mobiles), ont été comparés à des témoins (1 310 hommes produisant un nombre élevé de spermatozoïdes mobiles). L’exposition des sujets aux facteurs suspectés d’affecter la qualité du sperme a été évaluée par questionnaire.
Les résultats montrent que les risques relatifs d’avoir une réduction du nombre de spermatozoïde mobiles sont : des antécédents de chirurgie testiculaire (RR : 2,39), un travail dans un métier manuel (RR : 1,28), le non-emploi (RR : 1,78) et une origine ethnique noire (RR : 1,99). En revanche, la probabilité d’avoir un sperme appauvri en formes mobiles est faible chez les hommes qui portent des boxer-shorts (RR : 0,76) et ceux qui ont déjà eu une preuve de fertilité (RR : 0,71). Il n’y a pas d’association significative trouvée avec le tabagisme, la consommation d’alcool, l’usage récréatif de drogues, un IMC élevé ou des antécédents d’oreillons ou de fièvre.
Et la forme ? Et la qualité de l’ADN ?
« Ces résultats suggèrent que le fait de retarder les tentatives de conception médicalement assistée en vue de modifier un mode de vie ne va probablement pas améliorer la chance de conception », écrivent les chercheurs. Ils invitent toutefois à une certaine prudence avant de revenir sur la nécessité des recommandations de vie saine en vue d’une conception. Il est possible que le nombre de spermatozoïdes mobiles ne soit pas le seul témoin de la fertilité, « qui pourrait être corrélée à d’autres aspects du sperme que nous n’avons pas mesurés, tels que la taille, la forme et la qualité de l’ADN contenu dans la tête du spermatozoïde ».
Ils signalent aussi une faiblesse de l’étude, les témoins étant également des hommes venus consulter pour un problème de conception et non pris dans la population générale.
Human Reproduction, 13 juin 2012.
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