LE PEPTIDE de libération de la gastrine (GRP), à côté de son action sur la sphère gastro-intestinale, favorise la contraction des muscles lisses au niveau de la prostate et d’autres organes. L’équipe de A. V. Schally a démontré, dans des travaux antérieurs, l’effet anti-tumoral, en particulier dans le cancer de la prostate des antagonistes puissants du GRP. Ces molécules pourraient-elles avoir également des applications dans l’hypertrophie bénigne de la prostate ?
Pour le savoir, les auteurs ont traité des lignées cellulaires humaines prostatiques BPH-1 (épithéliales) et WPMY-1 (stromales) par le RC-3940-II. Ce dernier à la dose de 10 µm réduit les volumes tissulaires épithéliales et stromales de la prostate de 15,5 et 15,6 % respectivement (p‹0,05).
Sur un modèle expérimental.
L’action du RC-3940-II a alors été testée in vivo dans un modèle expérimental (hypertrophie prostatique induite, chez des rats Wistar, par l’injection de testostérone). La réduction du volume glandulaire obtenue après 6 semaines de traitement est dose-dépendante: de 15,9 % à la dose de 25 µg/jour et de 18,4 % à la dose de 50 µg/j (p‹0,05).
Ces résultats s’accompagnent d’une puissante action sur le récepteur androgénique (AR), dont les concentrations chutent de plus de 60 % chez les rats à hypertrophie prostatique, ainsi que sur la forme phosphorylée (active) du facteur nucléaire pNF-κß/p50 (réduction de 68,5 à 72,9 % après RC-3940-II versus 57,8 % après finastéride) et de plusieurs facteurs inflammatoires (tel COX-2 et diverses cytokines) essentiels dans la pathogénie de l’adénome prostatique. L’activation de NF-κß/p50 est un des mécanismes précoces de l’inflammation chronique de la glande.
En association aux alpha-bloquants.
La fonte du tissu prostatique obtenue avec l’antagoniste du GRP est comparable à celle induite par le finastéride (15 à 25 %). L’avantage potentiel du RC-3940-II est son absence d’effets secondaires connus. Comme les effets du RC-3940-II sur la prostate (réduction du volume du compartiment épithélial, action pro-apoptotique) sont similaires à ceux de l’anti-androgène, l’association de l’antagoniste du GRP à un alpha-bloquant apparaît comme une alternative thérapeutique intéressante.
Andrew V. Schally et coll. Shrinkage of experimental benign prostatic hyperplasia and reduction of prostatic cell volume by a gastrin-releasing peptide antagonist. Proc Ntl Acad Sci USA (2013) Publié en ligne
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