En France, les études épidémiologiques montrent que 14 à 21% des hommes de plus de 50 ans présentent des troubles mictionnels modérés à sévères associés à une HBP, soit près de 2 millions. Mais, aujourd’hui encore l’HBP reste insuffisamment diagnostiquée et traitée. En effet, l’étude observationnelle
TROPHEE menée auprès de 247 médecins généralistes sur une cohorte de plus de 1000 hommes âgés de plus de 50 ans avec une HBP symptomatique a montré qu’un patient traité sur deux ( 52,8%) était insuffisamment soulagé et présentait des symptômes résiduels gênants impactant la qualité de vie. « Ce résultat confirme la nécessité d’une réévaluation 3 à 6 mois après l’instauration d’un traitement ou pour le modifier en cas d’aggravation des symptômes. Il faut laisser la parole aux patients » a souligné le Pr François Desgrandchamps (Hôpital Saint Louis, Paris). Cette réévaluation se fait notamment par l’interrogatoire et par la réalisation d’un questionnaire sur la fréquence des troubles et leur retentissement (score IPSS).
Un double effet
Combodart associe deux principes actifs utilisés en monothérapie et en association libre : le dutastéride (0,5mg) et le chlorhydrate de tamsulosine (0,4 mg). Le dutastéride (inhibiteur de la 5 α réductase) permet d’obtenir à moyen et long terme, une réduction du volume de la prostate, une diminution du risque de progression clinique et de complications. Le tamsulosine (alpha-bloquant) entraîne une relaxation des fibres musculaires lisses de la prostate et soulage rapidement les symptômes. Combodart est indiqué dans le traitement des symptômes modérés à sévères de l’HBP et dans la réduction du risque de rétention aiguë d’urine (RAU) et de chirurgie chez les patients ayant des symptômes modérés et sévères de l’HBP. La posologie est d’une gélule par jour. L’intérêt de la prise concomitante de dutastéride et de tamsulosine par rapport à des monothérapies a été évalué dans l’étude CombAT chez près de 5000 patients. Après 4 ans de traitement, le pourcentage de patients ayant présenté une RAU ou une intervention chirurgicale était de 4,2% (67/1610) pour l’association et de 11,9% ( 191/1611) dans le groupe tamsulosine seule, soit une réduction du risque absolu de 7,9% et une réduction du risque relatif de 65,8% correspondant à un risque réduit d’un facteur 3. Les effets secondaires apparaissent surtout les 6 premiers mois de traitement. Ils sont essentiellement d’ordre sexuel (troubles de l’érection, de l’éjaculation) et peuvent parfois se traduire par des sensations vertigineuses, insuffisance cardiaque et affections du sein. Il est recommandé de surveiller régulièrement les valeurs de PSA.
? CHRISTINE FALLET
Conférence de presse organisée par GlaxoSmithKline avec le Pr Pascal Rischmann (CHU Rangueil, Toulouse) et le Pr François Desgrandchamps
( Hôpital Saint Louis, Paris)
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