LES DIFFICULTÉS à uriner concernent un homme sur deux et commencent vers 55- 60 ans. Les principaux symptômes dont l’homme se plaint sont : une pollakiurie nocturne, des besoins impérieux, une diminution de la force du jet et une impression de ne pas bien vider sa vessie avec souvent le besoin de « pousser ». Le diagnostic de l’hypertrophie de la prostate est essentiellement clinique. Après un interrogatoire bien mené, idéalement accompagné d’un score symptôme, tel que l’IPSS, le toucher rectal recherchera l’existence d’une grosse prostate (régulière, souple, élastique) et appréciera le volume. Le dosage du PSA, bien que ne faisant pas partie des actuelles recommandations françaises et n’étant pas nécessaire pour le diagnostic, représente un intérêt pour le suivi de l’HBP.
La prise en charge des ces symptômes qui peuvent altérer la qualité de vie est en premier lieu médicamenteuse et les alpha-bloquants permettent dans un nombre important de cas de réduire la symptomatologie, améliorant ainsi la qualité de vie. Les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase permettent, quant à eux, d’éviter les complications à long terme. Désormais, on s’accorde à penser que chez les personnes considérées comme étant à haut risque (volume important de la prostate et taux de PSA plus élevé que la médiane) l’association alpha-bloquants plus inhibiteurs de la 5 alpha-réductase est plus efficace que la simple monothérapie (étude MTOPS, étude COMBAT).
L’heure des complications.
Dès l’apparition des complications « chirurgicales » (infections urinaires à répétition, hématurie à répétition, rétention aiguë d’urines) le traitement chirurgical est nécessaire. Il s’avère également utile lorsque les patients ont des symptômes gênants, car l’efficacité du traitement médical est moins bonne chez les patients ayant des symptômes importants. En effet, précise le Dr Richard Fourcade (service d’urologie,hôpital d’Auxerre), « le traitement médical fait baisser le score IPSS de 6 à 7 points. Pour que le patient soit satisfait il faut un score maximal de 11. Il est donc logique d’observer chez plus de la moitié des patients qui ont un IPSS à 20 de mauvais résultats. Il faut intervenir plus tôt, essentiellement pour éviter la détérioration de la vessie qui est rapide et parfois même irréversible. Il faudrait donc une intervention médicale ou chirurgicale plus précoce pour permettre aux patients de récupérer complètement leur capacité vésicale. Dans ce cadre les traitements au laser sont très bien placés ».
Propos recueillis auprès du Dr Richard Fourcade (service d’urologie, hôpital d’Auxerre).
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