Suite à l’avis positif du Comité des médicaments à usage humain de l’Agence européenne du médicament rendu en novembre 2018, la commission européenne a approuvé le 11 janvier 2019 l’extension d’indication du nivolumab, en association avec l’ipilimumab, en traitement de première ligne des patients adultes atteints d’un carcinome à cellules rénales (CCR) avancé de pronostic intermédiaire ou défavorable.
Première combinaison d’immunothérapies homologuée dans le CCR
L’association de l’anticorps anti-PD1, nivolumab, et de l’anti-CTLA4, ipilimumab, est ainsi la première combinaison de deux immunothérapies approuvée dans le cancer du rein.
« Actuellement, moins de 50 % des patients avec un cancer à cellules rénales métastatique survivent plus de deux ans et presque aucune rémission complète n’a été observée, ce qui met en évidence la nécessité de nouveaux traitements dans cette maladie, a rapporté le Dr Bernard Escudier de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif). L’homologation décernée aujourd’hui offre aux patients de l’union européenne une option thérapeutique de première ligne, qui a démontré un taux de réponse complète de près de 10 %, une amélioration significative de la survie globale et moins d’effets secondaires de grade 3 et 4 par rapport au sunitinib ».
En effet, cette AMM européenne fait suite aux résultats de l’étude de phase III CheckMate-214 qui compare l’association nivolumab-ipilimumab au sunitinib chez 847 patients atteints d’un CCR avancé non prétraité, de pronostic intermédiaire ou défavorable.
Une réduction de 37 % du risque de décès
Chez ces patients de pronostic intermédiaire ou défavorable, la combinaison améliore significativement la survie globale (SG) et réduit de 37 % le risque de décès par rapport au sunitinib (HR 0.63; 99.8% CI: 0.44 to 0.89; p < 0.0001). La SG médiane est de 25,9 mois sous sunitinib alors qu’elle n’est pas atteinte chez les patients traités par l’association, au terme des 25,2 mois de suivi de l’étude. Quant au taux de SG à 18 mois, il est de 75 % avec la combinaison et de 60 % sous sunitinib. La survie sans progression est également plus élevée chez les patients sous nivolumab-ipilimumab (11,6 versus 8,4 mois ; p=0,03) mais de manière non significative selon le seuil prédéterminé de 0,009 (1).
Le taux de réponse objective était, quant à lui, significativement supérieur sous nivolumab-ipilimumab (41,6 % versus 26,5 %; p < 0.0001), ainsi que le taux de réponse complète (9,4 % versus 1,2 %). La durée de réponse avec l’association, non atteinte au terme de l’étude, est plus longue que sous sunitinib (18,2 mois). De plus, moins d’effets secondaires graves, de grade 3 et 4, étaient observés (65 % versus 76 %).
D’après le communiqué de presse du laboratoire Bristol-Myers Squibb (14 janvier 2019)
(1) Motzer R.J. et al, Nivolumab plus Ipilimumab versus Sunitinib in Advanced Renal-Cell Carcinoma, N Engl J Med 2018;378:1277-90
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