L’adénotonsillectomie précoce chez les enfants présentant une ronchopathie et un syndrome d'apnées – hypopnées obstructives du sommeil (Sahos) léger (1) semble réduire le recours au système de santé et le nombre de prescriptions d’après un essai clinique américain soutenu par les National Institutes of Health. Ces résultats suffisent-ils à justifier l’élargissement des indications de la chirurgie ?
Pour la Pr Brigitte Fauroux, cheffe de service à l’unité de ventilation non invasive et du sommeil de l’enfant à l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), la réponse est non. « Ce n’est pas une étude menée en vie réelle, cela induit un biais. Les enfants inclus dans l’essai ne peuvent pas être comparés à la population pédiatrique générale », commente-t-elle.
Dans l’étude, dont les résultats sont publiés dans le Jama Pediatrics, la chirurgie a été réalisée sur des enfants bien portants, avec des index de ronflement et d’apnée du sommeil faible et une hypertrophie de grade 2 ou plus. En France, le retentissement respiratoire n’est considéré qu’à partir du stade 3. La Pr Fauroux ajoute : « Un enfant bien portant avec un Sahos léger ne fera pas de polysomnographie. »
De plus, l’adénotonsillectomie dans l’apnée du sommeil n’est réalisée que dans certaines conditions, en présence de pathologie associée ou d’un tableau clinique témoignant d’un important retentissement sur la vie quotidienne : ronflements permanents, reprise d’apnée bruyante, sommeil fragmenté, agité, fatigue en journée ou encore hypertrophie importante des amygdales et végétations.
48 % de prescriptions en moins
Les résultats donnent tout de même un aperçu de la possible influence de cette intervention sur le système de santé. Comparée à la surveillance active associée aux soins de support, l’adénotonsillectomie était associée à une réduction de 32 % de recours aux soins (-1,25 recours par participant par an en moyenne) à 12 mois après la chirurgie (hors 28 jours postopératoires). Une dynamique insufflée principalement par la réduction des consultations au cabinet (-0,77), programmées ou non et des procédures ambulatoires (-0,44).
La chirurgie a aussi permis de diviser de près de moitié le nombre de prescriptions à raison de -2,53 par participant par an en moyenne, avec un effet majeur sur les prescriptions d’analgésiques et d’anesthésiants (-0,81 prescription), des traitements dermatologiques (-0,54) et des traitements respiratoires, dont les corticostéroïdes (-0,50). « La réduction des visites médicales et des prescriptions médicamenteuses est un résultat intéressant mais peu étonnant : quand on enlève un foyer infectieux chronique, il est logique de penser que l’enfant fera moins d’infections ORL et recevra moins de traitements associés », relève la Pr Fauroux.
Aucune différence significative n’a été observée sur la fonction exécutive et l’attention mais les chercheurs ont constaté une amélioration du comportement, des symptômes d’apnée du sommeil, de la qualité de vie et de la tension artérielle chez les enfants opérés.
(1) et (2) Les auteurs de l’étude définissent les troubles respiratoires légers liés au sommeil comme : (1) un rapport de ronchopathie coutumière survenant sur la majorité de la période de sommeil sur au moins trois nuits par semaine pendant au moins trois mois ; (2) une polysomnographie diagnostique indiquant un index d’apnée obstructive de moins d’un évènement par heure de sommeil et un Sahos de moins de trois évènements par heure, en l’absence de désaturation inférieure à 90 %.
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