Sept millions de personnes dans le monde seraient, en 2012, décédées en raison de la pollution de l’air. Les régions de l’Asie et du Pacifique sont les plus touchées. Ce chiffre, qui fait froid dans le dos, est tiré d’une étude publiée mardi 25 mars par l’OMS.
D’après ce rapport, les risques dus à la pollution seraient également plus importants qu’on ne le pensait, en particulier en ce qui concerne les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux. à coté des effets à long terme, ceux des pics sont également à prendre en compte.
Le récent pic de pollution aux particules fines qui a touché l’Ile-de-France du 7 au 15 mars dernier a affolé les médias. Les particules PM10 ont, en effet, été classées cancérigènes par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de Lyon en juin 2012. « Elles sont nocives du fait de leur taille qui leur permet de s’infiltrer jusqu’aux alvéoles pulmonaires et les rend capables de passer dans le sang. Les alvéoles étant fragiles, il peut s’ensuivre une réaction inflammatoire délétère à leur niveau », souligne le Pr Arnaud Bourdin (service de pneumologie, hôpital Arnaud-de-Villeneuve, Montpellier).
La nocivité des pics est encore renforcée par la coexistence en leur sein de polluants industriels et d’allergènes, de bactéries, de particules virales etc. Ces particules vont rendre plus volontiers malades les sujets fragiles, en premier lieu les asthmatiques qui ont un système immunitaire hyper-réactif. La pollution va engendrer chez eux une hyper-réactivité et donc des symptômes, avec un asthme plus difficile à contrôler ou exacerbé.
Plus de passage aux urgences
Le Samu de Paris indique ainsi durant le pic du 7 au 15 mars avoir constaté une augmentation de coup de téléphone d’asthmatiques redirigés sur les urgences, sans toutefois noter une augmentation d’incidence des crises d’asthme aigu. l’Institut de veille sanitaire a, quant à lui, relevé pendant cette même période, une augmentation des passages aux urgence pour asthme, tous âges confondus, avec une hausse plus notable chez les enfants de moins de cinq ans.
Autres patients à risques : ceux atteints de maladie respiratoire chronique, comme la BPCO, la dilatation des bronches ou la mucoviscidose, qui auront plus de mal à se défendre contre la pollution, d’où une exacerbation de leurs symptômes lors des pics. Enfin, les porteurs de cardiopathies sont également fragiles en période d’atmosphère polluée. Du fait, notamment, de l’inflammation et du stress oxydatif qui favorisent l’altération des parois vasculaires, l’athérosclérose précoce et les thromboses.
Les très jeunes enfants (jusqu’à un an), dont les voies aériennes ne sont pas encore complètement développées, courent également le risque de voir l’intrusion de particules compromettre le bon développement de leur parenchyme pulmonaire. Les personnes âgées sont aussi à risque, ainsi que les patients allergiques.
Un rapport de l’Anses du 10 janvier montre que certains polluants chimiques peuvent fracturer les grains de pollen. Les fragments de pollen ainsi constitués peuvent pénétrer dans le système respiratoire bien plus profondément que les grains originels. Les polluants chimiques peuvent, en outre, augmenter le potentiel allergisant des pollens.
D’après le Pr Bourdin, cependant « on a du mal aujourd’hui à affirmer avec certitude une relation clinique, de cause à effet, entre un pic de particules et une réelle augmentation de symptômes. On commence en effet à disposer de données expérimentales, essentiellement à partir de modèles animaux, sur les liens entre pollution et santé, mais pas de données de certitude. Pour l’instant, c’est le principe de précaution qui s’applique ».
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