Et de trois… Après les vaccins anti-Covid de Pfizer-BioNTech et de Moderna, celui d’AstraZeneca vient d’obtenir à son tour une AMM européenne et dix millions de doses sont espérées en France dans les trois prochains mois.
Par rapport à ses prédécesseurs, il présente plusieurs spécificités. Première différence et non des moindres : alors que les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna peuvent être utilisés sans limite d’âge, celui d’AstraZeneca n’est pour le moment pas préconisé en France chez les plus de 65 ans.
Réservé aux moins de 65 ans
Compte tenu du manque de données dans cette population, la HAS a en effet préféré jouer la carte de la prudence et préconise l’utilisation de ce vaccin chez les moins de 65 ans « en commençant par les professionnels du secteur de la santé ou du médico-social, quel que soit leur âge, et les personnes âgées de 50 à 64 ans et qui présentent des comorbidités ».
En termes de performance, l’efficacité clinique (62 % à 70 % selon les études) est « satisfaisante », estime la HAS, mais un peu moindre que celle affichée par les vaccins à ARN. Le profil de tolérance est « globalement satisfaisant » avec, là encore, essentiellement des manifestations locales ou systémiques transitoires (douleurs au point d’injection, céphalées, fatigue, myalgies, malaises, fièvre et frissons).
D’un point de vue pratique, le vaccin d’AstraZeneca s’administre comme ses prédécesseurs par voie IM et nécessite deux injections. Celles-ci doivent en revanche être espacées de 9 à 12 semaines selon la HAS, contre 3 à 4 semaines pour les autres vaccins.
Autre différence de taille : ce vaccin se conserve au réfrigérateur, 48 heures après ouverture du flacon et jusqu’à 6 mois avant ouverture. Il reste en revanche présenté en format multidose avec des conditionnements de 10 doses, sans onzième dose « bonus » a priori. « Cette facilité de stockage et de conservation rend son utilisation possible en ambulatoire », estime la HAS, qui plaide pour que « les pharmaciens et les sages-femmes puissent vacciner, en plus des infirmiers et des médecins ». Tout en appelant les personnes ayant des comorbidités ou étant dans une situation spécifique (grossesse, allaitement, allergies...) « à échanger avec leur médecin sur la vaccination ».
Adénovirus
Enfin, le vaccin d’AstraZeneca n’est pas un vaccin à ARN mais un vaccin à vecteur viral : il repose sur l’injection d’un adénovirus de chimpanzé modifié pour ne pas se répliquer et dans le génome duquel un gène codant pour la protéine de pointe du SARS-CoV-2 a été intégré. Une fois administré, il délivre ce gène dans les cellules, qui vont produire la protéine de pointe et déclencher ainsi la réaction immunitaire.
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