À la Société de médecine et de chirurgie de Bordeaux, le Dr Moxgour présentait récemment un cas de cirrhose atrophique avec ascite, guérie par… les oignons.
La formule du traitement était aussi simple que possible : manger des oignons et le plus possible, crus ou cuits, de préférence des oignons blancs. La malade en question vécut d'oignons pendant quinze jours ; une diurèse extrêmement abondante se manifesta ; quinze jours après, l'ascite n'existait plus. Le sujet vivait encore il y a quatre ans.
Notre confrère, frappé de ce fait, conseilla dans la suite cette cure d'oignons à trois malades d'hôpital, atteints de cirrhose atrophique avec ascite. « Chez ces trois malades, l'ascite disparut : l'un survécut sept ans ; le second est encore vivant et bien portant (la guérison de son ascite remonte à quatre ans) ; le troisième a été perdu de vue. Chez tous, a disparition de l'ascite coïncida avec une diurèse extrêmement abondante. »
Chez une autre personne de 48 ans, que toutes les médications habituelles (calomel, lactose, spartéine, etc.) n'avaient pas réussi à améliorer, la cure d'oignons a fait disparaître, sinon la cirrhose, du moins l'ascite et les œdèmes.
À ce propos, le Dr Durodié a fait observer que ce traitement aurait déjà été employé, dès 1840, par le Dr Serres (d'Alais), contre la néphrite chronique. M. Durodié aurait pu ajouter que M. Paultier (d'Aigre) et le professeur belge Lombard ont soigné des hydropiques de la même façon. Les Drs Trastour, Mahot et Letenneur, de Nantes, ont guéri ainsi un diabétique albuminurique.
L'oignon bouilli dans du lait est, d'ailleurs, un remède populaire contre l'hydropisie, et l'était déjà dès le XVIIe siècle, comme l'a découvert le Dr Bouquet qui nous rappelle que Lémery dans son « Traité des drogues simples » (1698) le donne comme souverain dans la pierre, le scorbut et l'hydropisie. On a encore utilisé l'oignon comme vermifuge et, en 1887, un praticien du Venezuela, le Dr Francisco Riquiez, vantait les vertus du lait aux oignons contre les fièvres palustres.
Nous pourrions ajouter que le cataplasme d'oignons crus a fait également ses preuves mais cela nous entraînerait à de bien gros développements pour un aussi mince sujet.
(Chronique médicale, décembre 1911)
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