Le problème posé par le sevrage à la cocaïne reste actuellement non résolu. D’où l'existence de plusieurs axes de recherche en cours sur les traitements pharmacologiques de l’addiction à la cocaïne, détaillés par le Dr Laurent Karila (addictologie, hôpital Paul-Brousse à Villejuif).
Il a souligné l’intérêt d’une nouvelle méthode de sevrage de la cocaïne utilisant des enzymes génétiquement modifiés, qualifiant cette nouvelle approche « d’extraordinaire ». Plusieurs équipes chinoises qui travaillent sur ce sujet ont en effet mis au point des enzymes qui métabolisent la cocaïne en pouvant transformer activement celle-ci en métabolites inactifs dans le plasma. La cocaïne n’a alors plus aucun effet, ni craving ni euphorie, ce qui implique une plus grande facilité de sevrage.
Trois sortes d’enzymes développées par les chercheurs chinois : une option pharmacologique pouvant antagoniser les effets stimulants de la cocaïne sans bloquer la fonction de transporteurs, récepteurs, ou modulateurs cérébraux (Zhen et Zhang, 2011). Une enzyme mutante, la butyrylcholinestérase, qui hydrolyse la benzoylecgonine, le principal métabolite de la cocaïne (Chen et col, 2016). Enfin, une cocaïne hydrolase de longue durée d’action, qui entraîne une détoxification avec inactivation de la cocaïne (Chen et col, 2016). « Ces travaux admettent des résultats très impressionnants en termes de sevrage », souligne Laurent Karila.
Autres voies de recherche ayant donné des résultats, l’administration de N-Acetyl-Cystéine réduit le syndrome de sevrage, le craving et prévient la rechute à la posologie de 2 400 mg/j. De même, la prise de modafinil à la dose de 300 ou 400 mg/j permet la réduction de l’euphorie, du craving et le maintien de l’abstinence. Idem pour le disulfiram, efficace chez les patients porteurs du génotype ANKK1 ou DRD2, à la posologie de 4 mg/kg/j.
Cocaïne : les nouvelles pistes du sevrage
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