Compte tenu des risques liés à une infection par le virus SARS-CoV-2 durant la grossesse : détresse respiratoire, hospitalisation en soins intensifs, intubation et risque de prématurité induite, « il n’existe pas de raison a priori de penser que les femmes enceintes doivent être exclues des campagnes de vaccination », indiquent le Collège national des gynécologues-obstétriciens français (Cngof) et le Groupe de recherche contre les infections pendant la grossesse (Grig) dans un communiqué.
En clair, sur ce sujet, ces sociétés savantes se démarquent de la Haute autorité de santé (HAS) qui se montre plus prudente et réservée. Concernant le vaccin Comirnaty de Pfizer/BioNtech et celui Moderna, la HAS indiquait le 23 décembre (pour le premier), et le 7 janvier (pour le second) : « conformément au résumé des caractéristiques du produit (RCP), l’utilisation chez la femme enceinte doit être envisagée seulement si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques potentiels pour la mère et le fœtus. »
Aux États-Unis : vaccination des femmes enceintes
L’avis du Cngof et du Grig en faveur de cette vaccination s’appuie sur différents arguments, à commencer par le fait que les vaccins anti-Covid actuellement disponibles n’étant pas des vaccins vivants atténués, ils n’ont pas de raison d’être contre-indiqués. À cela s’ajoute l’absence d’effet tératogène et d'effet sur la reproduction dans les essais chez l’animal. Ces sociétés savantes rappellent aussi que « la vaccination contre la grippe pendant la grossesse est largement répandue et les femmes enceintes sont inclues dans les campagnes nationales de vaccination antigrippales à leur plus grand profit. De même la vaccination anti-coqueluche pendant la grossesse est largement recommandée dans le monde ».
Ce communiqué souligne également qu’aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a autorisé la vaccination chez les femmes enceintes. Et que la Society for Maternal-Fetal Medicine et l’American College of Obstetricians and Gynecologists considèrent les femmes enceintes comme candidates à la vaccination.
Au final, le Cngof et le Grig estiment que « les femmes enceintes comme celles désirant concevoir, en particulier par aide médicale à la procréation, devraient se voir offrir la vaccination SARS-CoV-2 de manière prioritaire », surtout chez celles ayant des facteurs de risque surajoutés (surpoids ou obésité, diabète, HTA pathologie cardiaque…).
La HAS ouvre le parapluie
Ces sociétés savantes françaises critiquent la position trop prudente de la Haute autorité de santé : « Le principe de précaution invoqué par l’HAS pour déconseiller la vaccination SARS-CoV-2 dans cette population risque de décrédibiliser sans raison la vaccination, et d’avoir un impact négatif fort sur la santé des femmes enceintes ».
Même si aucune étude sur l’efficacité et la tolérance de la vaccination n’a eu lieu pendant la grossesse, reconnaissent le Collège des gynécologues-obstétriciens et le Groupe de recherche sur les infections pendant la grossesse, cette proposition de vaccination aux femmes enceintes devrait se faire, et « un consentement éclairé après information loyale sur les avantages et inconvénients de cette vaccination devra bien sûr être recueilli ».
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