Prévention

DMLA, quand la nutrition protège la vision

Publié le 23/01/2015
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De la prévention de la DMLA à l’impact cognitif de la vitamine D, les Journées Francophones de Nutrition ont souligné l’importance de certains nutriments dans le développement de différentes pathologies.

Crédit photo : SPL/PHANIE

Prévenir l’apparition ou la progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) par la nutrition n’est pas un mythe ! Cécile Delcourt, chercheuse à l'Inserm (Bordeaux) en a fait la démonstration lors des dernières Journées Francophones de Nutrition (Bruxelles 10-12 décembre).

« Trois facteurs nutritionnels ont été identifiés : les vitamines et minéraux, les pigments maculaires antioxydants et les oméga-3 », signale-t-elle.

Concernant les vitamines et minéraux, les travaux se sont principalement intéressés aux vitamines C, E, au bêta-carotène et au zinc. C’est une étude américaine (AREDS), publiée en 2001 et réalisée auprès de 3640 patients atteints d’une forme débutante de DMLA qui a fait avancer les connaissances en rapportant « une diminution de 25 % de la progression de la DMLA et de 19 % du risque de perte d’acuité visuelle chez des sujets traités pendant 6 ans par une combinaison de zinc à 80 mg/j, de vitamine C à 500mg/j, de vitamine E à 400 U/j et de bêta-carotène à 15 mg/j ». Des données confirmées par d’autres études. « Ces travaux ont prouvé que la prévention nutritionnelle est efficace dans trois cas : chez des patients présentant à au moins un œil plusieurs druses (premier signe clinique de la DML ) de taille supérieure à 125 microns, chez ceux avec une atrophie géographique, et chez les patients avec une DMLA avérée à un œil et une forme précoce au deuxième œil ».

Des supplémentations adaptées

Les données sur les pigments maculaires ont aussi rapidement montré leur intérêt. « Lorsque les apports alimentaires en lutéine et zéaxanthine sont élevés, le risque de DMLA est réduit de 56 % ». Parallèlement, plusieurs études révèlent l’inefficacité du bêta-carotène.

Enfin, la réanalyse des données d’AREDS indique que les sujets ayant des apports alimentaires élevés en oméga-3 ou en poisson ont un risque de DMLA réduit de 30 à 40 %. Les chercheurs lancent alors une seconde étude d’intervention (AREDS 2) et modifient la formule du supplément initial en combinant le zinc, les vitamines C et E aux oméga-3 et à la lutéine et la zéaxanthine. « Si l’étude ne retrouve pas d’intérêt à ajouter des oméga-3, elle montre, en revanche, qu’ajouter de la lutéine et de la zéaxanthine permet une réduction additionnelle de 10 % ».

Cécile Delcourt conclut qu’en prévention primaire (avant 55 ans, facteurs de risque génétiques,…), consommer des agrumes ou augmenter sa consommation de fruits, de légumes à feuille verte (épinards, choux...) et de poissons gras suffit. En prévention secondaire (formes précurseuses ou déjà un œil atteint de DMLA) ou après 55 ans, une supplémentation type AREDS 2 est recommandée.

 


Cyrille Costa

Source : Le Généraliste: 2706