Le dispositif français mis en place pour le coronavirus est très « Samu-centré ». Cela vous paraît-il regrettable de ne pas avoir été mis davantage dans la boucle ?
Dr Paul Frappé : Non, cela ne me choque pas que les généralistes n’aient pas été davantage impliqués. Nous ne sommes pas dans la même configuration que pour le H1N1. Autant à l’époque il y avait probablement une place prépondérante pour le généraliste et l’on est passé à côté, autant cette fois-ci on est davantage dans une urgence en santé publique. Il n’y a pas de dimension de vaccination, pas de pratique à large spectre à mettre en place… Dans la mesure où l’objectif pour le moment est d’éviter la propagation de la maladie, cela pourrait même être contre-productif car on ne peut pas nier qu’il y a une certaine promiscuité dans une salle d’attente de généraliste !
L’actualité a montré que les généralistes pouvaient parfois être en première ligne malgré tout. Est-ce que cela vous inquiète ?
Dr P. F. : Les médecins généralistes ont bien conscience d’être une population plus à risque, mais cela reste un risque subjectif. Plutôt que de réagir sur l’émotion et la peur, il me semble que notre rôle est au contraire d’aider les gens à s’approprier la notion de risque.
Les recommandations officielles vous semblent-t-elle adaptées à la médecine générale ?
Dr P. F. : Globalement, les choses sont assez simples. En plus des mesures habituelles, que de plus en plus de confrères mettent en œuvre en période d’épidémie classique (masque et lavage des mains proposés aux patients qui toussent, notamment), la principale recommandation est d’appeler le 15 en cas de patients suspects. à partir de là, la prise en charge rentre dans un cadre bien défini.
* président du Collège de la médecine générale
Dr Paul Frappé* : « La configuration n’est pas la même que pour le H1N1 »
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque