L’érythème fessier du nourrisson est une dermite irritative touchant les zones convexes du siège en contact direct avec les couches, respectant initialement les plis. Ces zones dessinent grossièrement un « w ».
C’est une affection multifactorielle due à l’occlusion et à la macération sous les couches.
Devant un tel tableau, le généraliste doit, selon le Dr Alice Phan (hôpital Femme-Enfant, Bron), et devant l’absence d’amélioration après soins adaptés, « suspecter des causes plus rares, parfois intriquées, d’érythème fessier ». Parmi les crèmes protectrices, les plus adaptées sont les pâtes à l’eau standard. L’éosine n’est pas recommandée en première intention. Si elle doit néanmoins être utilisée, il convient d’employer des unidoses stériles.
Des soins de siège réguliers
Les diagnostics à évoquer sont les allergies de contact par les topiques ou les lingettes ; l’intertrigo simple ou dermite en « Y » (atteinte des plis inguinaux et interfessiers) ; le granulome glutéal infantile dans lequel les dermocorticoïdes fluorés ont été incriminés. Il faut penser aussi à l’intertrigo candidosique survenant souvent sur une dermite d’irritation avec une collerette pustuleuse émiettée.
À éliminer aussi : l’intertrigo et l’anite streptococcique et l’impétigo croûteux ou bulleux staphylococcique, abcès le plus souvent périanaux pouvant être dus à des folliculites staphylococciques ; les infections virales à HPV, les molluscums contagiosum, la varicelle, l’herpès, la gale, la syphilis congénitale. Seront aussi évoqués la dermite séborrhéique infantile (squames grasses jaunâtres sur fond d’érythème qui peuvent s’étendre vers l’abdomen, le thorax, les grands plis et le cuir chevelu) et le psoriasis des langes avec dans les plis un aspect de dermite érythémateuse vernissée non suintante à limites nettes.
La dermatite atopique, la maladie de Kawasaki (éruption s’accentuant dans le siège avec une desquamation fine), la maladie de Crohn constituent d’autres diagnostics différentiels. Enfin, il faut penser à l’histiocytose langerhansienne, à l’acrodermatite périorificielle par carence en zinc, en biotine, et à la mucoviscidose.
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