Selon une étude publiée jeudi dans la revue "Science ", le virus de la rougeole, en attaquant les lymphocytes T, peut provoquer une "amnésie" partielle du système immunitaire des enfants l'empêchant de reconnaître des agents pathogènes et de lutter efficacement contre les maladies infectieuses qu'ils engendrent. Une " amnésie" qui peut perdurer durant trois ans et non pas un à deux mois comme on le pensait jusqu'à présent. Un mois environ après la fin de la rougeole, les cellules T se reconstituent mais, au lieu de protéger contre les infections qu'elles avaient combattues auparavant, elles ne réagissent presque exclusivement qu'au virus de la rougeole.
"Nous savions déjà que la rougeole attaquait la mémoire immunitaire avec un effet immunosuppressif pendant une brève période mais ces travaux indiquent que cet effet de suppression du système immunitaire dure beaucoup plus longtemps ", a expliqué l’un des auteurs de l’étude, Jessica Metcalf, professeur d'écologie et de biologie à l'université de Princeton. "En d'autres termes, si on a la rougeole, il est possible de mourir d'une autre infection jusqu'à trois ans après", a-t-elle ajouté.
Cette étude a aussi permis de montrer que "la vaccination contre la rougeole a des effets protecteurs qui vont au-delà de cette maladie ", relate, pour sa part l’auteur principal de l’étude, Michael Mina (faculté de médecine de l'université Emory,Géorgie).
Pour aboutir à cette assertion, les chercheurs ont examiné la mortalité chez des enfants d'un à neuf ans en Europe et d'un à quatorze ans aux Etats-Unis durant une période qui a précédé la vaccination contre la rougeole et après. L'étude a montré que "le fait de réduire l'incidence de la rougeole a entraîné une réduction de la mortalité résultant d'autres maladies infectieuses", a conclu Bryan Grenfell (université de Princeton).
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