Après avoir suscité un regain d’intérêt ces dernières années, l’ACOS (Asthma-COPD Overlap Syndrome) est-il en passe de retomber dans l’oubli ? Désignant le chevauchement, chez une même personne, d’un asthme et d’une BPCO, ce concept a été entériné dans les recommandations GINA (asthme) et GOLD (BPCO) en 2014. Mais pour beaucoup, cette « nouvelle maladie » n’a aucun fondement physiopathologique. « Il est tout à fait logique d’avoir environ 10 % des BPCO asthmatiques et 10 % des asthmatiques adultes souffrant de BPCO. Mais faut-il pour autant lier tout cela ? », s’interroge le Pr Nicolas Roche (hôpital Cochin, APHP).
Une définition floue Très peu de données sont disponibles sur le sujet et les rares études parues utilisent des définitions très variées de l’ACOS. Une revue de la littérature en 2015 n’a pu trancher sur un profil type ou du moins relativement cerné du patient ACOS.
L’identification de biomarqueurs est au point mort, comme celle de mécanismes physiopathologiques, vu l’extrême diversité des phénotypes couverts. La série de critères énoncés dans les guidelines, plus ou moins compatibles avec l’une ou l’autre des deux pathologies respiratoires, n’aide pas vraiment au diagnostic.
Enfin, d’un point de vue thérapeutique, le risque est d’appliquer un traitement "ACOS" pour tous, à savoir la combinaison corticoïdes-bronchodilatateurs, occultant alors la balance bénéfice/risque d’un traitement personnalisé.
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