Il y a tout juste 10 ans, l’île de la Réunion voyait ses premiers habitants atteints par le chikungunya, un mal qui ne disait pas encore son nom. Dans son cabinet de Saint Paul, Patrick Gaillard se souvient avoir vu passer, à partir de mars 2005, des patients présentant des symptômes semblables mais pour lesquels il éprouvait des difficultés à poser un diagnostic. Et pour cause, c’était la première fois qu’il était confronté au chikungunya, affectation alors peu connue des généralistes de l’île.
Dans cette période d’incertitude et de flottement, « la solidarité entre généralistes a beaucoup joué, raconte-il, on s’est beaucoup appuyé les uns sur les autres, on a pu échanger sur ce qu’on avait vu. Ça nous a permis de nous rassurer et de voir qu’on était tous confrontés aux mêmes signes », poursuit le responsable recherche au département de médecine générale de Saint Paul.
Si les médecins étaient dépassés face à cette situation inconnue, les pouvoirs publics l’étaient tout autant. Un mois après les premiers cas, le diagnostic a pu être posé avec, comme arsenal thérapeutique, le paracétamol. S’il y a encore quelques cas autochtones, il n’y a plus de foyer épidémique, résultat des actions de « lutte anti-vectorielle contre la prolifération des moustiques et des larves, de la lutte contre les eaux stagnantes et de la prévention auprès de la population », précise le Dr Gaillard. Pour autant, difficile de connaître avec précision le statut immunologique de la population, le recul manquant sur ce point.
Le précédent réunionnais
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