Le quatrième plan Alzheimer doit être présenté le 18 novembre par le gouvernement, avec un petit mois de retard sur ce qui était initialement prévu. Après trois plans dédiés à la maladie d'Alzheimer depuis 2001, le nouveau projet doit englober pour la première fois d'autres maladies neurodégénératives. Ce plan sur cinq ans doit concerner plus d'un million de malades: plus de 850.000 personnes sont atteintes de la maladie d'Alzheimer, environ 150.000 de la maladie de Parkinson et 85.000 de sclérose en plaque. En comptant les proches qui les aident au quotidien, ce sont plus de 3 millions de personnes qui seraient concernées.
Complémentaire du projet de loi sur l’autonomie adopté en première lecture par l’Assemblée, il sera présenté mardi au comité de concertation, réunissant associations et autres acteurs, par Marisol Touraine, Laurence Rossignol (Personnes âgées) et Geneviève Fioraso (Recherche) . Selon le ministère de la Santé, il est axé sur une amélioration du diagnostic, de la qualité de vie des malades et de leurs aidants, et sur le développement de la recherche.
Avant même sa présentation, des interrogations subsistent néanmoins sur son financement. Au regard notamment du bilan du précédent plan Alzheimer (2008-2012), lancé par Nicolas Sarkozy et prolongé par François Hollande. En juin 2013, un rapport d'évaluation soulignait les avancées considérables effectuées grâce à ce troisième plan, mais constatait aussi que seulement 64% des crédits de 1,6 milliard prévus à l'origine avaient effectivement été dépensés fin 2012, car l'enveloppe financière de 1,2 milliard allouée au volet médico-social avait été largement sous-utilisée. Alors qu'il était prévu en 2008 de créer 11.000 places d'accueil de jour sur cinq ans, deux fois moins avaient effectivement été créées fin 2012 (5.248 places), selon ce rapport. Et sur les 5.600 places d'hébergement temporaire prévues, 2.634 places (47%) seulement avaient été réalisées.
Marie-Odile Desana présidente de France Alzheimer, souligne que "le financement doit être à hauteur". Interrogé sur ce point par l’AFP, elle explique : "on a des inquiétudes, puisque nulle part on n'a trouvé référence, dans les projets de loi en train d'être votés, d'un financement lié à ce plan". Dans une version provisoire du plan reçue mi-octobre, 96 mesures étaient proposées, "dont plus de la moitié étaient des phrases vertueuses, sans action concrète", déplore-t-elle. Et aucun chiffre concernant le budget global sur cinq ans n'était évoqué.
La question de la place du généraliste se pose également, alors que le rapport du Pr Joël Ankri préconisait aussi une meilleure intégration des professionnels du premier recours.
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