« Malgré les remous autour des statines, la théorie lipidique de l'athérosclérose est parfaitement démontrée », insiste le Pr Jean Ferrières (Toulouse). Pourtant, la réalité ne suit pas, puisque selon le sous-groupe français de l'étude observationnelle DYSIS, seuls 30 % des coronariens stables et 50 % des patients après un SCA atteignent un LDL-C < 0,7 g/l. Lorsque la dose maximale de statine a été obtenue, l'alternative est de les associer à d'autres hypolipémiants. La niacine est pratiquement abandonnée et les fibrates ne gardent un intérêt que dans les hypertriglyciridémies. En revanche, les résultats récents d'IMPROVE IT ont remis en selle l'association statine/ezetimibe offrant une nouvelle opportunité thérapeutique.
L’alirocumab (Sanofi/Regeneron) et l’evolocumab (Amgen), des anticorps monoclonaux anti-PCSK9, ont fait une entrée remarquée, en permettant une réduction de 40 à 70 % du LDL. La cause semble entendue dans les hypercholestérolémies familiales dans lesquelles on était jusqu'ici particulièrement dépourvu, mais la tentation est grande d'élargir leur utilisation aux patients à très haut risque vasculaire en prévention secondaire. Ce qui ne va pas sans soulever de nombreuses questions : celle du prix (13 000 dollars par an aux Etats-Unis) d'abord mais aussi celle de la tolérance. « On s'interroge toujours sur l'innocuité au long cours d'un LDL bas, sur le risque de développer des anticorps anti-molécules, mais aussi sur de potentiels effets indésirables qui se dévoileraient avec une prescription à large échelle même si les données sont rassurantes actuellement », explique le Pr Bernard Cariou (Nantes).
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