Mercredi, une lettre cosignée par l’ANSM et l’Inca a été envoyée aux professionnels de santé afin de les informer de l’ouverture d’une enquête de pharmacovigilance concernant l’ensemble des spécialités à base de docétaxel. Cette décision a été prise suite au signalement par l’Institut Gustave Roussy (IGR) en août 2016 de trois cas de décès dus à des entérocolites sur terrain neutropénique chez des femmes traitées pour cancer du sein. Deux autres cas de décès ont été rapportés depuis, en novembre 2016 et février 2017. Or, les patientes concernées, âgées entre 46 en 73 ans, étaient sous docétaxel. Ces femmes n’avaient pas a priori un mauvais pronostic. D’après l’IGR, « ce type d’évènement suite à l’administration de docétaxel n’avait jamais été observé auparavant », alors que ce produit est employé depuis de nombreuses années.
Il se trouve que cette molécule est largement utilisée pour traiter plusieurs types de cancers, notamment du sein et ce depuis plus de 25 ans, du poumon, de la prostate ou des voies aéro-digestives supérieures. Apparemment, selon le Figaro, ce n’est pas le produit princeps qui serait mis en cause mais un de ses génériques : le docétaxel de l’indien Accord, filiale d’Intas Pharmaceuticals LTD. Néanmoins, l’ANSM affirme dans sa lettre que « la qualité des lots a été immédiatement contrôlée et elle s’est révélée conforme aux spécifications de l’AMM ». Depuis 2015, les Centres de Lutte contre le Cancer achètent le générique du Taxotère®, les marchés étant centralisés par Unicancer.
Face à ces interrogations, la présentation des résultats de l’enquête en cours est programmée au Comité Technique de Pharmacovigilance (CTPV) du 28 mars 2017. D’ici là, l’Agence rappelle toutefois que le paclitaxel peut être une alternative au docétaxel. Alternative déjà employée depuis août à l’IGR à la suite de la survenue des décès, appliquant ainsi le principe de précaution. Aujourd’hui, l’Institut Curie informe via un communiqué avoir pris la décision de faire de même suite à la survenue, dans « un espace-temps inhabituel de deux cas similaires ». En effet, l’Institut affirme avoir déjà signalé un premier cas de décès en juin 2016 avant celui survenu en février.
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