Stéphane Régnault, le président du Snitem, le syndicat des industriels des dispositifs médicaux, pique une grosse colère contre les pouvoirs publics et le CEPS (Conseil économique des produits de santé) en particulier. Dès l'entame des Rencontres du progrès médical organisées le 6 septembre dernier par le Snitem, il exprime le fort mécontentement de la profession. Selon lui, l'objectif de ces Rencontres de montrer les forces et faiblesses du secteur est un échec total pour le Snitem en matière de pédagogie. Et d'enfoncer le clou : « Les pouvoirs publics ne comprennent rien. Le 5 août dernier, juste avant de partir en vacances, le CEPS nous a proposé une baisse de 10 % en moyenne sur 250 produits... juste avant de partir trois semaines en vacances. Vous avez quatre semaines pour nous donner une réponse. » Et de dénoncer l'absence de dialogue et de volonté de comprendre le secteur des DM. Cette baisse des prix de 10 % engendre selon le président du Snitem une baisse automatique du chiffre d'affaires des entreprises concernées de 10 %. La seule explication serait que le CEPS aurait cherché à cibler les produits qui ont réalisé le plus de croissance en terme de chiffre d'affaires. La grande majorité des baisses constatées touche des produits utilisés au domicile. Cela ne facilitera pas selon lui le transfert de la prise en charge de l'hôpital vers la ville. Et de rappeler que la baisse du déficit de la Sécurité sociale a été meilleure que prévue, selon la ministre de la Santé Marisol Touraine. Cela va entamer la capacité de financement des entreprises, et risque de les mettre fortement en péril.
« Il faut nous aider »
Toutefois, le dialogue n'est pas rompu, même si « l'on est passé d'un système où l'on essayait de comprendre les produits à un système autoritaire », déplore-t-il. De plus, l'environnement réglementaire est en train de se renforcer considérablement. De nouvelles règles s'appliquent à tous les produits, même les plus anciens. Ce qui contraint les industriels à refaire des dossiers pour tous les produits. Le temps consacré par les services de R&D aux démarches administratives est autant de temps qui ne sera pas dédié à l'innovation. La terre française reste la terre de l'innovation, tempère-t-il. « Il faut juste aider les industriels », exhorte-t-il.
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