Docétaxel: 18 décès signalés depuis 2 ans

Publié le 10/03/2017
docétaxel

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Crédit photo : SPL/PHANIE

Le bilan s'alourdit : l'ANSM compte à présent 18 décès, signalés entre janvier 2015 et février 2017 chez des patients atteints de différents types de cancers traités par du docétaxel.

À la mi-février, l'Agence du médicament avait déjà fait état de 5 décès (2015-2016) dans le cadre de traitements contre le cancer du sein par cet alcaloïde. En parallèle, l'Institut Curie annonçait un autre décès qui devait s'ajouter au décompte de l'ANSM. Une des formes génériques du docétaxel avait alors été mise en cause. Suite à cela et suivant le principe de précaution, l'Agence et l'INCa ont recommandé aux cancérologues d'éviter temporairement d'utiliser le docétaxel pour les cancers du sein localisés, opérables, au profit d'une alternative : le paclitaxel.

Reste qu'aujourd'hui, alors que le bilan mortel s'alourdit, les médicaments employés proviendraient cette fois de différents laboratoires.

« Il s'agit de données très préliminaires qui ont été discutées dans le cadre d'une réunion d'un groupe de travail, organisée lundi, avec une vingtaine de professionnels de santé (oncologues, spécialistes du réseau Unicancer…) l'ANSM et l'Institut du cancer (INCa) » a affirmé jeudi, à l'AFP, le Dr Dominique Martin. Selon le directeur général de l'ANSM, le chiffre de 18 décès évoqués ne peut être utilisé pour « donner des informations pertinentes et utiles sur la question du risque lié à ce médicament ».

Actuellement, le dossier est discuté au niveau européen en vue d'une réévaluation du rapport bénéfices/risques du docétaxel. De même, une enquête de pharmacovigilance qui se terminera fin mars apportera les données définitives sur le sujet. Néanmoins, l'Agence « s'attend à des chiffres plus importants » car les recherches portent sur l'ensemble des médicaments contenant la molécule incriminée et concernent l'ensemble des médicaments contenant du docétaxel, que ce soit le Taxotere de Sanofi, le premier commercialisé en 1995, ou ses génériques dont celui d'Accord qui détient aujourd'hui près de la moitié du marché.

Pour le Dr Martin, à ce moment-là « on aura alors des chiffres qui ont un sens. Il s'agit de voir s'il y a eu une augmentation de la mortalité, une évolution dans le temps rapportée au nombre de patients traités, et si oui à quel moment elle est apparue ».

D'après l'AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr