Fils d'immigrants juifs – Russe par son père et Letton par sa mère – Pincus est né à New York le 9 avril 1903. Diplômé en biologie de l’université Cornell de New York et docteur en sciences de l'université d'Harvard, Pincus commença à étudier la biologie hormonale dès 1934 où il réussit une fécondation in vitro de lapines. Une expérience qui lui vaut d'être traité de Docteur Frankenstein par le magazine Time...
En 1944, Pincus crée avec un ancien condisciple de Harvard, Hudson Hoagland, la fondation Worcester pour la biologie expérimentale. Là, avec le Dr Min-Chuey Chang, ils découvrent au début des années 1950 que la progestérone injectée à des lapines empêchait leur ovulation.
À la même époque, Luis Miramones, un chimiste mexicain synthétise à partir de racines d'ignames la noréthistérone (Noretindrona), réplique chimique de la progestérone humaine qui va permettre à Pincus associé au Dr John Rock de produire la première pilule contraceptive. Ils bénéficient pour mener à bien leurs recherches de la manne financière de la milliardaire Katherine Dexter McCormick, héritière de l'inventeur des moissonneuses-batteuses. C’est Margaret Sanger, une ancienne infirmière, créatrice du planning familial américain (American Birth Control League) en 1923 qui a été l'instigatrice de cette rencontre entre les savants et la mécène car elle désirait de toute son âme voir un jour l’apparition d’un contraceptif oral après avoir vu sa mère mourir à 50 ans, après avoir été enceinte dix-huit fois...
Une pilule baptisée Enovid
La première pilule contraceptive, baptisée Enovid, fut testée à Porto-Rico en 1956 sur 221 femmes portoricaines, australiennes et françaises dont les médecins avaient appuyé la candidature. La plus jeune, Rosita Avila, était âgée de 16 ans. Quelques effets secondaires furent notés (vertiges, céphalées, nausées) . Après quelques couacs, les doses d'hormones administrées étant trop fortes, l'expérience devint une réussite, d'autant plus que lorsque les premières femmes qui avaient participé aux tests accouchèrent, il fut démontré que la contraception était réversible.
Après ces 221 femmes pionnières, 15 000 Portoricaines et Haïtiennes allaient être mises sous pilule 21 jours par mois avec un taux de réussite voisin de 100 %.
La pilule fut officiellement mise en vente en 1957 aux Etats-Unis mais était réservée à des femmes souffrant de dérèglements hormonaux. Ce n'est qu'en 1960 que la Food and Drug Administration (FDA) donna son autorisation pour que la pilule soit vendue comme contraceptif.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque