La visite médicale des prostituées rend de très grands services pour la prophylaxie des maladies vénériennes. Aussi de nombreux syphiligraphes n'ont pas craint de demander à l'étendre au sexe fort, comme dans l'armée et la marine.
« Quand une fille, écrit Rollet, contracte la syphilis dans une maison, c'est par la négligence du maître ou de la maîtresse de la maison qui ont laissé pénétrer chez eux des individus infectés. Là comme ailleurs, la communication de la maladie ne se fait donc pas sans qu'il y ait eu des personnes responsables, que des règlements plus sévères devraient obliger à prendre des mesures de précaution consistant surtout en des visites effectuées sur les hommes à leur entrée dans l'établissement. »
Et Barthélemy de renchérir : « A l'entrée des maisons publiques, les hommes devraient être examinés (organes génitaux, lèvres et bouche) par une matrone qu'on choisirait compétente pour ce service, et qui aurait pour mission d'interdire l'entrée à tout consommateur dangereux pour la santé publique… La seule obligation de cette formalité suffirait à éloigner beaucoup d'hommes malades… »
Et Mauriac d'ajouter avec une pointe d'humour : « La matrone aurait du bon ; et ce n'est pas sans une rassurante gaîté qu'on se la figure, les bésicles sur le nez, accomplissant avec un zèle méticuleux les rites compliqués de son sacerdoce prophylactique » .
Décidément, nos maîtres ont la plume joviale ou plutôt candide quand il s'agit d'indiquer un baume aux méfaits de l'impudique Vénus. Le timor matronae initium sapentiae est une trouvaille prophylactique qui vaut son pesant d'or ! Quelle belle fin de carrière pour nos Messalines tombées dans l'oubli et la misère avec leurs cheveux blancs ! Mais seront-elles assez compétentes pour exercer ce sacerdoce ? Experientia docet !
Obéissant aux désirs de nos maîtres, les pouvoirs publics devraient se hâter de créer ces matrones dont les mains expertes fouilleraient et scruteraient les divers orifices - hum ! - des hommes en mal d'amour.
Malgré la présence de ces anges tutélaires, qui défendront aux infectés les portes de nos lupanars, je crains beaucoup qu'elles n'arrêtent pas les progrès de cette lèpre hideuse qui ronge les flancs de la société moderne.
(Dr Bonette, de Toul, dans La Chronique médicale, 1910)
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