Né à Zurich le 8 novembre 1884, Hermann Rorschach, fils d'un professeur d'art se destinait, excellent dessinateur, à suivre les traces de son père. Mais, au fil du temps, il se passionna pour la médecine et la psychiatrie en particulier et entama des études en conséquence. En 1909, il présenta une thèse sur les hallucinations, son maître de thèse n'étant autre que le célèbre psychiatre Bleuler.
Après avoir séjourné un an en Russie, il retoutna au bout d'un an en Suisse où Il travailla dans plusieurs cliniques avant de devenir vice-président de la Société suisse de psychanalyse en 1919.
Un test fondé sur les quatre tendances de la personnalité
Rorschach aura principalement consacré sa carrière à l'élaboration d'un test projectif Psychodiagnostik (qui allait passer à la postérité sous le nom de Test de Rorschach) qu'il publiera le 26 décembre 1921. Ce test était destiné à évaluer les caractéristiques psychologiques d'un individu selon ses réactions à des taches d'encre, les réponses des patients étant ensuite confrontées à celles d'individus normaux. Rorschach montrait ainsi que la perception visuelle est influencée par la personnalité. La typologie du psychiatre suisse Carl Gustav Jung est à l'origine de son test projectif, fondé sur les quatre tendances de la personnalité :
- l'introversif (ou introverti) ;
- l'extratensif (ou extraverti) ;
- le coarté (caractérisé par la faiblesse de ses énergies instinctuelles et de la résonance affective);
- l'ambiéqual (qui alterne les tendances introversives et extratensives).
[[asset:image:3966 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]
Critiques...
Alors qu'à sa publication le livre de Rorschach fut d'abord mal reçu par la profession, le test de Rorschach connut par la suite une célébrité croissante. Toutefois, dès ses débuts, , les critiques sur le manque de scientificité (quantitative, statistique) se heurtèrent aux praticiens des méthodes projectives qui mettaient en avant l'intérêt du caractère qualitatif du Rorschach dans les diagnostics de structure. Les recherches quantitatives et critiques vinrent jeter un doute sur la validité du test. Et en 1955, lors du XIIe congrès de l'« Association internationale de psychologie appliquée », à Londres, certains membres de la profession jugèrent que les tests projectifs, dont le Rorschach, n'étaient pas valides.
... Et réhabilitation
Dans les années 1960, l'Ecole Française du Rorschach s'efforça de montrer l'intérêt du test dans une perspective psychanalytique. Elle considèrait que la situation projective, en facilitant les mouvements régressifs, dans un rapport de type transférentiel, permettait d'étudier certaines manifestations de processus psychodynamiques d'origine inconsciente. Ainsi, le test met en évidence certains mécanismes de défense (de type plutôt rigide ou labile, comme dans la plupart des organisations à dominante névrotique, ou encore inhibé, voire de l'ordre du clivage ou du déni qui relève de registres plus proches des psychoses), la place des affects et des pulsions, ainsi que celle des représentations, et la prise en compte du principe de réalité.
[[asset:image:3971 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Hermann Rorschach est mort le 4 avril 1922 des suites d'une crise d'appendicite qui n'avait pu être opérée.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque