La dengue court toujours dans le sud de la France, où de nouveaux cas autochtones ont été détectés. C’est ce qu’a notamment annoncé l’agence régionale de santé de Provence-Alpes-Côte d’Azur (ARS PACA) le 24 août.
Pour rappel, de premiers cas autochtones de dengue avaient déjà été identifiés un peu plus tôt dans l’été. En effet, le 21 juillet, Santé publique France, qui assure chaque année entre mai et novembre une surveillance renforcée du chikungunya, de la dengue et du Zika, recensait déjà un premier cas non importé dans les Pyrénées-Orientales, à Perpignan. Et la veille du week-end du 15 août, l’ARS PACA avait aussi annoncé avoir détecté un cas chez une habitante de la commune de Fayence, dans le Var, n’ayant pas voyagé en zone à risque dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes.
Cinq cas dans le Var
Or, dans le Var, la dengue a depuis continué de faire parler d’elle. En effet, de nouveaux cas ont été recensés chez des personnes qui avaient présenté des symptômes entre mi et fin juillet - portant, à la date du 24 août, le nombre total de cas autochtones de dengue recensés dans le département à cinq. « Tous sont situés dans un même secteur de la commune, confirmant la circulation du virus sur cette zone », indique l’ARS PACA.
De plus, une autre « situation de cas autochtones de dengue » a récemment été identifiée en région PACA, cette fois dans les Alpes Maritimes, avec un cas signalé dans la commune de Saint Jeannet chez une personne ayant présenté des symptômes – sans signe de gravité – début août, précise l’ARS.
Premier cas en dehors du pourtour méditerranéen
S’ajoutent à ces deux épisodes – qui, aux yeux de l’ARS PACA, « ne semble pas (liés) à ce stade » – un cas supplémentaire signalé mi-août, au-delà du pourtour méditerranéen, dans les Hautes-Pyrénées, rapporte Santé publique France.
Et selon l’instance, des cas additionnels peuvent encore être mis en évidence, les investigations de ces récents épisodes se poursuivant. D’autant que l’enquête s’accompagne « d’une sensibilisation de la population et des professionnels de santé ».
D’autres épisodes de transmission pourraient également être identifiés d’ici cet automne. « Nous sommes dans une période classiquement propice à ces évènements », souligne l’instance.
Pas de franche multiplication des cas pour le moment…
Quoi qu’il en soit, reste à savoir si ces cas autochtones de dengue témoignent d’une tendance globale à l'augmentation de l’incidence de l’arbovirose sur le territoire.
En fait, pour Santé publique France, « on ne peut pas franchement parler d’augmentation importante du nombre de cas pour le moment ». Cependant, « depuis plusieurs années nous identifions chaque année des foyers autochtones de transmission de dengue ou chikungunya et même Zika en 2019 », souligne l’agence. En effet, avaient déjà été signalés 8 cas de dengue autochtones (et trois épisodes de transmission ou foyers) en 2018, 9 (et deux épisodes de transmission) en 2019, 14 (trois foyers) en 2020, 2 (deux foyers) en 2021.
... mais une expansion géographique de la maladie
Par ailleurs, le phénomène semble s’étendre géographiquement. De fait, alors que jusqu’à présent, seuls les départements du pourtour méditerranéen semblaient atteints, « cette année pour la première fois, un épisode a été détecté dans les Hautes Pyrénées », insiste Santé publique France, pour qui cette expansion n’est malheureusement « pas une surprise ». « Cette extension (…) suit la progression du moustique tigre (Aedes albopictus) et son abondance croissante. » De fait, ce moustique est désormais implanté et actif dans 67 départements métropolitains, probablement en lien avec des facteurs « nombreux et intriqués » : changement climatique, déforestation, urbanisation, globalisation (avec mouvements de voyageurs revenant de zones d’épidémie), etc.
Au total, Santé publique France prévoit bien une progression de la dengue autochtone. « Nous anticipons donc dans l’avenir la multiplication de ces épisodes et leur extension sur le territoire métropolitain. »
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