Le variant anglais VOC 202012/01 serait responsable de 1 à 2 % des cas de COVID-19 actuellement diagnostiqués en France. Telles sont les estimations préliminaires issues de la première enquête Flash présentée ce vendredi par Santé publique France.
Mise en place afin d’établir une cartographie de la diffusion du variant VOC 202012/01 dans l'hexagone, cette enquête a été conduite les 7 et 8 janvier 2021. Elle a consisté à passer au crible sur ces deux jours toutes les PCR rendues positives dans les 89 laboratoires participants. Au total, 7 465 prélèvements avec un résultat RT-PCR positif ont été repris et ont bénéficié d’un screening par RT-PCR ThermoFisher®, cette technique faisant suspecter un possible variant VOC 202012/01 en cas de résultats dits « discordants ». Ce premier filtre a permis d’identifier 281 prélèvements discordants. Les échantillons correspondants ont été envoyés au centre national de référence pour faire l'objet d’un séquençage afin de confirmer ou infirmer la présence du variant. Les résultats devraient être connus sous peu. En attendant, considérant « que la proportion de résultats de RT-PCR discordants rapportée au total des RT-PCR positives est de 3,8 %, et que d’après les données de surveillance du CNR, on estime que 38 % des résultats discordants sont des variants confirmés par séquençage, il est possible d’estimer que ce variant serait responsable de 1 à 2 % des cas de COVID-19 actuellement diagnostiqués en France », indique Santé publique France.
Une substitution au variant classique inéluctable
Si ces résultats demandent à être confirmés, il semble d’ores et déjà « inéluctable » que ce nouveau venu se substitue au coronavirus classique d'ici deux à trois mois, a prévenu le virologue Bruno Lina, qui coordonne la cartographie de la circulation de ce variant. « L'important, c'est que ça se passe sans coût pour la santé publique. En poursuivant les gestes barrière, les masques, la distanciation et la vaccination, en premier lieu des plus fragiles, cela réduira sa dynamique », a-t-il expliqué à l'AFP.
Alors que Santé publique France pointe « un risque d’intensification de la circulation du SARS-CoV-2, liée à l’émergence de nouveaux variants », le ministère de la Santé a indiqué jeudi avoir renforcé la surveillance épidémiologique et pris de nouvelles mesures de protection pour limiter l’introduction de nouvelles variantes sur le territoire national. Ainsi, « un test sensible et récent avec résultat négatif est obligatoire pour toute personne à destination de notre pays au départ de la Grande Bretagne. Pour l’Afrique du Sud, la présentation d’un test négatif datant de moins de 72 heures est également obligatoire au départ à destination de la France ». Par ailleurs « toute personne revenant d’un voyage à l’étranger et présentant des symptômes doit se faire dépister immédiatement par un test PCR en laboratoire », rappelle la DGS.
« Situation préoccupante »
Ces nouvelles craintes interviennent alors que selon Santé publique France, la circulation du Sars-CoV est clairement repartie à la hausse dans les suites des congés et fêtes de fin d’année. Ainsi, en semaine 01 (soit du 4 au 10 janvier), le nombre de nouveaux cas a augmenté de 30 %, avec en moyenne 18 000 cas confirmés chaque jour. Cette augmentation est observée dans toutes les classes d'âge, mais est plus marquée chez les moins de 20 ans.
Elle va de pair avec une hausse des taux de positivité des tests et une augmentation des consultations en ambulatoire pour suspicion de Covid-19.
En milieu hospitalier, les indicateurs sont aussi à la hausse. Le nombre de nouvelles hospitalisations pour Covid-19 a augmenté de 19 % entre les semaines 53 et 01. Une augmentation du nombre de nouvelles admissions en réanimation a aussi été observée (+21 %) mais elle pourrait être due en partie à un rattrapage des données qui n’ont pu être enregistrées pendant la période de fin d’année.
Quoi qu’il en soit, « la situation est préoccupante, résume Delphine Viriot, épidémiologiste à Santé publique France, et le maintien de la vigilance est plus que jamais nécessaire, dans un contexte où l'émergence de nouveaux variants risque de contribuer à accélérer encore davantage cette épidémie ».
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