Malgré les conséquences sur la santé de l’enfant à naître, 13 % des mères d’enfant de 5 ans ou moins déclarent avoir fumé pendant leur dernière grossesse, rapporte Santé publique France (SPF). Un signal en faveur d’un renforcement de la prévention, alors que la méthodologie de ce travail (données déclaratives) pourrait sous-estimer le phénomène.
Dans son dernier Baromètre sur les données de 2021, l’agence souligne que ce taux est similaire à celui enregistré lors de la précédente enquête de 2017. Lorsqu’elles ont appris leur grossesse, 24 % des femmes interrogées fumaient. Près de la moitié d’entre elles (45 %) déclare avoir arrêté leur consommation à l’annonce de la grossesse, tandis que 51 % indiquent une baisse de la quantité de tabac fumé. Ainsi, « 4 % n’ont ni arrêté ni réduit leur consommation », relève SPF, ce qui représente 13 % de l’ensemble.
Une prévention de plus en plus systématique
Si la consommation stagne, la prévention a néanmoins progressé. Plus des deux tiers (67 %) des mères d’enfant de moins de 5 ans déclaré que le professionnel de santé (médecin ou sage-femme) qui a effectué le suivi de la grossesse les a informées de l’impact du tabagisme. En 2017, c’était le cas de 62 % des femmes interrogées.
Concernant la consommation d’alcool en revanche, la tendance est à la baisse. La grande majorité des mères d’enfant de moins de 5 ans (93 %) déclaraient en 2021 ne jamais avoir bu d’alcool lors de leur dernière grossesse après avoir appris être enceinte. En 2017, elles étaient 88 % dans ce cas.
Par ailleurs, 6 % déclarent avoir bu « uniquement pour les grandes occasions » et moins de 1 % avait une consommation supérieure à une fois par mois. Parmi les mères ayant consommé de l’alcool, 57 % déclaraient n’avoir bu que quelques gorgées (sans différence avec ce qui était observé en 2017), « l’autre moitié déclarant majoritairement un seul verre de consommation en moyenne », précise SPF.
Sur ce sujet aussi, la prévention progresse. Si, en 2017, 65 % des mères assuraient que le soignant qui les suivait les avait informées des risques, le taux est à 71% en 2021. Ainsi SPF encourage les professionnels à « poursuivre les efforts de prévention » et à « accompagner les femmes qui pourraient être en difficulté avec la consommation de substances pendant leur grossesse. » « Le nombre de femmes et d’enfants concernés est loin d’être anecdotique ; les estimations obtenues à partir d’enquêtes déclaratives sous-estimant de surcroît la réalité, en particulier concernant l’alcool », insiste l’agence.
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