« Le couvre-feu a eu un impact mais il n’est pas suffisant face au variant ». Tel est le constat acté ce jeudi par Olivier Véran, lors d’une conférence de presse. Alors que la crainte d’un troisième confinement est dans tous les esprits, le ministre de la Santé a dressé un état des lieux en demi-teinte de la situation épidémique en France, préparant le terrain à de nouvelles mesures sanitaires plus strictes. « Je veux vous donner en transparence les informations pour que vous puissiez comprendre ce qui fonde les décisions qu’il faudra prendre dans les prochains jours »,a-t-il déclaré.
Pas de réelle vague épidémique mais une circulation virale élevée
Premier constat : « si nous ne sommes pas à proprement parler dans une vague épidémique, le virus circule à un niveau élevé en France et diffuse plus vite chaque semaine ». En parallèle, la pression sanitaire et la tension hospitalière augmentent à nouveau avec en moyenne 250 patients Covid admis chaque jour en réanimation, contre 170 en décembre. Et au total, 3 100 patients Covid en réanimation et 27 000 hospitalisés.
Ainsi, si « globalement le couvre-feu à 18 heures a eu une efficacité et a probablement permis que nous évitions de connaître la même vague épidémique que nombre de nos voisins, à l’évidence cette efficacité s’estompe et ne suffit pas à faire reculer le virus ».
Environ 10 % des cas dus aux nouveaux variants
Ce d’autant que la France n’échappe pas à la propagation des nouveaux variants plus contagieux. « Nous avons déployé tous les moyens dont nous disposons pour traquer ces variants et briser les chaînes de contamination. Mais malgré tous nos efforts ils circulent activement en France », a confirmé Olivier Véran. Selon les estimations présentées par le ministre, plus de 2 000 cas/jour de patients infectés par le VOC 202012/01 britannique, ou dans une moindre mesure par le 501.V2 sud-africain, sont détectés actuellement (soit environ 10 % des cas), contre 500 en date du 8 janvier.
Or, « les enseignements que nous tirons des pays où ces virus ont circulé plus fort et plus tôt que chez nous, c’est qu’ils sont susceptibles d’entraîner une vague épidémique très forte comme en Angleterre et plus récemment en Espagne et au Portugal ». En France, si cette « épidémie dans l'épidémie » n’est pas encore véritablement visible, « tout laisse à penser qu'elle sera une réalité très vite et très fort si nous ne faisons rien », a averti le ministre de la Santé. Avant de conclure : « pour moi, ces variants sont un peu comme des nouveaux virus appelant des nouvelles mesures pour nous protéger ».
Reste à savoir quelles seront les options retenues. Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, l'éventail des mesures possibles va du « maintien du cadre actuel », jugé « peu probable », jusqu'à « un confinement très serré ». Avant de nouvelles annonces, le Premier ministre Jean Castex doit mener jeudi et vendredi une série de consultations avec les présidents des groupes politiques au Parlement, les associations d'élus et les partenaires sociaux.
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