Les « puffs », ces cigarettes électroniques jetables apparues en France en 2021 ont le vent en poupe chez les jeunes. Au point d’inquiéter les acteurs de la lutte contre le tabac mais aussi les parlementaires.
Coup sur coup, deux textes parlementaires qui visent à réguler les « puffs » ont vu le jour. Ce mardi 8 novembre, les sénateurs ont voté un amendement au PLFSS qui instaure une taxe dissuasive sur les « puffs ».
Pour l'auteur de l'amendement, Catherine Procaccia (LR), l'instauration d’une taxe à hauteur de 6 euros par millilitre « aurait pour effet d’augmenter considérablement leur prix », et par conséquent aurait un effet dissuasif. « Il faut empêcher les jeunes de commencer à vapoter, à fumer », a affirmé la sénatrice, vantant « un article de prévention ».
La ministre Olivia Grégoire a dit partager « totalement » la préoccupation des sénateurs sur les puffs, « produit d'appel sans pareil » pour l'entrée des adolescents dans le tabagisme. Mais elle a jugé que l'amendement n'était « pas la bonne méthode », invitant les parlementaires à « dialoguer ensemble à Bercy » pour « proposer un cadre fiscal ».
« L'arme fiscale, c'est l'arme par défaut, en attendant », a estimé Bernard Jomier dont le groupe PS a soutenu l'amendement. Mais « il faut aller vers l’interdiction », a-t-il dit.
Avec un avis défavorable du gouvernement, même si le texte est passé au Sénat, la mesure a donc peu de chance d’être conservée lors du prochain examen à l’Assemblée.
Une proposition d'interdiction
Mais les partisans de l’interdiction auront peut-être une deuxième chance prochainement. Les écologistes viennent en effet de déposer une proposition de loi pour l’interdiction des cigarettes électroniques jetables à usage unique.
« Ça coûte de six à douze euros et ça ne se trouve pas que dans les tabacs, mais aussi dans certaines enseignes de commerce. Avec leurs batteries en lithium et leur structure plastique qui finissent à la poubelle, c'est une aberration écologique », juge la députée Francesca Pasquini, à l’initiative du texte.
En ce mois de novembre « sans tabac », la députée souligne « l'enjeu de santé publique » face à des produits qui risquent « d’inciter » des jeunes à consommer par leur « facilité d'usage et leurs prix », met-elle en garde. « C'est la mauvaise version de la cigarette électronique, qui à l'origine devait servir à diminuer le tabac en douceur », estime la parlementaire.
La députée souligne que la Nouvelle-Calédonie a interdit par arrêté l'importation des cigarettes électroniques jetables sur son territoire en avril 2022.
Les écologistes espèrent donc une mobilisation transpartisane sur le sujet, par exemple lors d'une « semaine de l’Assemblée », réservée à l'examen de textes d'initiative parlementaire.
(Avec AFP)
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