« Même s’il présente certaines caractéristiques favorables à la diffusion chez l’homme, le nouveau virus de la grippe détecté en Chine chez le porc ne représente pas un risque immédiat de pandémie pour l’Homme », indique dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
Des gènes issus du virus H1N1
Ce communiqué fait suite à un article publié dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) le 29 juin dernier, et relayé par plusieurs médias grand public, qui a suscité beaucoup de questionnements sur l'éventualité d’une pandémie chez l’Homme. Cet article relève en effet une augmentation de la fréquence d’une souche de virus grippal (nommée « G4 reassortant EA H1N1 ») dans les élevages de porcs en Chine. « La caractéristique qui a alerté les chercheurs est que certains de ses gènes sont issus du virus H1N1pdm, qui a causé une pandémie de grippe chez l’homme en 2009, indique l'Anses. Ces gènes pourraient faciliter son passage à l’Homme et sa capacité à se transmettre d’humain à humain ».
Cependant, à l'heure actuelle ces données concernant ce virus ne sont pas suffisantes pour engendrer une pandémie chez l'Homme. Seuls deux cas avérés de contamination de l’Homme par le virus « G4 reassortant EA H1N1 » ont été recensés (en 2016 et 2018), souligne l'Anses qui ajoute qu'aucune transmission inter-humaine n’a été identifiée autour de ces cas. À noter par ailleurs qu'il ne s’agit « pas du premier réassortiment d’un virus influenza porcin avec le virus pandémique H1N1pdm, d’autres exemples ont été identifiés depuis 2010, sans qu’ils ne provoquent de pandémie ».
Vigilance et précautions
L'agence cependant appelle à la vigilance et la nécessité de surveiller l’émergence et la propagation des virus grippaux porcins, pour être prêt éventuellement à développer de nouveaux vaccins en cas de nécessité. Cette surveillance des virus influenza chez le porc s'est d'ailleurs renforcée depuis 2009. En France ce travail est confié au laboratoire national de référence pour l’influenza porcin, hébergé par l’unité Virologie immunologie porcines du Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, de l’Anses.
Afin d'éviter les transmissions virales porc-Homme, l'Anses rappelle les recommandations du respect de gestes barrières qui doivent s'appliquer « aux professionnels de la filière porcine :
> se doucher et changer de vêtements avant et après contact avec des animaux ;
> porter un masque adapté et s’assurer d’une bonne hygiène des mains si eux-mêmes ou les animaux présentent un syndrome grippal ;
> interdire l’accès aux élevages aux personnes malades de la grippe. »
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