Pendant les dix mois d'audition réalisée par la mission sur la radicalisation à l'hôpital pilotée par le Dr Patrick Pelloux et qui vient de rendre un pré-rapport, un seul cas a été rapporté, celui d'un interne en chirurgie condamné en 2019 à neuf ans de prison pour apologie du terrorisme et qui projetait de se rendre en Syrie. Cela correspond à la situation en milieu hospitalier : même si le phénomène est en augmentation depuis une dizaine d'années, les radicalisations demeurent rares. Dans le secteur de la santé, seuls quelques dizaines de profils seraient suivis par le ministère de l'Intérieur au titre des fichiers de traitement des signalements pour la prévention à la radicalisation à caractère terroriste. Alors que le signalement de ces individus est encouragé via un numéro vert, il n'existe pas à proprement parler de dispositif de veille permettant de quantifier le phénomène et d'apprécier son évolution. Toutefois, les signalements recensés relèvent plutôt des atteintes à la laïcité et du prosélytisme. Par exemple, mentionne le rapport, des représentants hospitaliers ont évoqué des cas de figure où des aumôniers ont pu outrepasser leur mission d'accompagnement du patient en se rendant dans les services. D'autres exemples sont cités comme le non-respect de l'interdiction du voile au sein des établissements par le personnel, la discrimination par certains soignants du patient en fonction de son genre ou même des pratiques déviantes en milieu médical pour l'accès à la contraception, à l'IVG, aux personnes LGBT+ ou dans les services de réanimation et de soins palliatifs. La mission relève un manque d'outils concrets à disposition des directions d'établissements, mais aussi un émiettement de la chaîne de signalement et de décisions en raison du trop grand nombre d'acteurs qui peuvent être saisis. Pour y remédier, elle préconise de rendre obligatoire la formation et la sensibilisation des agents aux phénomènes de radicalisation et la signature de la charte de la laïcité des agents lors de leur embauche. Elle suggère aussi de mettre en place un suivi quantifié des signalements observés en lien avec les ARS sur tous les cas d'atteinte à la laïcité jusqu'au risque de radicalisation.
Personnels hospitaliers
Peu de cas de radicalisation à l'hôpital, mais un phénomène qui grandit depuis dix ans
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Publié le 03/03/2022
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Crédit photo : GARO/PHANIE
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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