Ulcère de jambe, attention à la désocialisation

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Publié le 29/11/2021
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L’ulcère de jambe peut favoriser la perte d’autonomie et l’exclusion, d’où l’importance de la prévention dès le stade de varices.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Si l’apparition de la maladie veineuse est indépendante de l’âge, celui-ci est un facteur cumulatif car, pour une grande part, les seniors n’ont pas fait traiter leurs premières varices, auxquelles viennent s’ajouter d’autres plus tardives. Or, en population âgée, le risque est important qu’un traumatisme, même minime, transforme une petite plaie en ulcère de jambe. Ce dernier affecte environ 2 % de la population générale, mais la proportion augmente avec l’âge.

Dans un objectif de prévention, « les varices importantes doivent être traitées même en dehors de signes cliniques de gravité, et a fortiori s’ils sont présents (troubles trophiques type dermo-hypodermites ou eczémas, œdème, ankylose de cheville, etc.) », indique le Dr Jean-François Van Cleef (Paris). La prévention s’impose d’autant plus que la douleur liée à l’ulcère et les soins incitent les sujets âgés à limiter leurs sorties et exposent au risque de iatrogénie des antidouleurs. La nécessité de déambuler avec des bandages volumineux favorise l’ankylose de la cheville, qu’il faudra rééduquer. « La contrainte des soins impose la prescription d’aides qui “font à la place” et au final rendent la personne âgée moins autonome », complète le Dr Sylvie Meaume (hôpital Rothschild, Paris). Le Dr Van Cleef va plus loin : « L’ulcère de jambe expose à un risque de désocialisation de la personne âgée, en ce sens où il peut être un prétexte à ne plus prendre de douche. L’hygiène se dégrade, incitant à ne plus sortir ni aller vers les autres. » Cela favorise le confinement et, cercle vicieux, restreint la marche active, élément fondamental d’une bonne autonomie et de la guérison.


Source : Le Généraliste