L'expérimentation du cannabidiol (CBD) semble s'être largement répandue dans la population. Dix pour cent des Français adultes, et près de 18 % des 18-34 ans, disent avoir consommé en 2022 du CBD, cette molécule du cannabis aux propriétés apaisantes, selon une étude publiée par Santé publique France (SPF).
En 2022, la plupart des Français de 18 à 75 ans (71 %) ont entendu parler du CBD, un « niveau de notoriété important », 16,4 % ont dit en avoir consommé au moins une fois dans leur vie et 10 % dans les douze derniers mois, d'après les données d'une enquête sur la consommation de tabac, lors de laquelle quelques questions sur le protoxyde d’azote et le CBD ont été posées.
En France, les premiers produits à base de CBD en vente libre datent de 2017, les premiers magasins de rue de 2018. « Ces chiffres témoignent de la diffusion significative et rapide du CBD en France, au regard de sa disponibilité récente pour le grand public. Le niveau de consommation dans l’année de CBD parmi les adultes atteint ainsi celui du cannabis (10,6 % en 2021 parmi les 18-65 ans) », observe SPF dans un communiqué. Ce niveau place la France, au plan international, entre l’Allemagne (4,3 %) et les États-Unis (26,1 %).
CBD fumé chez les jeunes, oral chez les plus âgés et les femmes
« C’est parmi les jeunes adultes, âgés de 18 à 34 ans, que l’expérimentation et la consommation de CBD dans l’année ont été les plus fréquentes (respectivement 27,6 % et 17,5 %) », pointe SPF, à partir des données d'une enquête téléphonique de l'institut Ipsos, du 2 mars au 9 juillet 2022, auprès d'un échantillonnage aléatoire de 3 229 adultes de métropole et parlant français. La première consommation se fait le plus souvent entre 18 et 24 ans (27,9 % des expérimentateurs interrogés). Et près d’un expérimentateur sur 10 était mineur lors de sa première consommation.
Les modes de consommation du CBD diffèrent : les jeunes et les hommes le fument majoritairement, les plus âgés et les femmes privilégient la voie orale.
Une molécule sans les effets euphorisants du THC
Le CBD « possède des propriétés psychoactives (anxiolytiques, relaxantes, voire sédatives) mais semble dépourvu, à l’inverse du THC, d’effets euphorisants et, dans l’état actuel des connaissances, de potentiel addictogène », relève SPF. La vente de CBD, avec de multiples déclinaisons, est autorisée dans plusieurs pays européens, aux États-Unis, ou encore dans certains pays asiatiques.
En France, le Conseil d'État a définitivement levé fin 2022 l'interdiction de vente de la fleur et de la feuille de chanvre chargée en cannabidiol (CBD), décidée par le gouvernement un an auparavant. La France comptait fin 2022 quelque 2 000 boutiques de CBD, selon le Syndicat professionnel du chanvre (SPC).
Le CBD est également utilisé en France comme médicament (Epidyolex) depuis décembre 2018 pour certaines formes sévères d’épilepsie et, depuis 2021, inclus dans l’expérimentation du cannabis thérapeutique sous l’égide de l'Agence nationale du médicament (ANSM).
Le protoxyde d'azote consommé pour l'essentiel par les jeunes adultes
L’utilisation du protoxyde d’azote semble rester assez marginale et ne concerner que les plus jeunes. Chez les adultes, le phénomène concerne essentiellement les jeunes majeurs : 13,7 % des 18-24 ans en ont consommé au moins une fois dans leur vie et 3,2 % de cette tranche d'âge en a consommé en 2022, indique Santé publique France (SPF).
En comparaison, 4,3 % des adultes en ont consommé au moins une fois dans leur vie et moins de 1 % au cours de l’année. Tous les consommateurs dans l’année ont moins de 35 ans et une moyenne d’âge de 25 ans. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir expérimenté le protoxyde d’azote mais tout aussi nombreux à l’avoir consommé dans l’année.
Si la loi adoptée en mai 2021 en interdit la vente aux mineurs, le « proto » s'achète en grande quantité et à bas coût via des sites de revente et des comptes Snapchat proposant des livraisons à domicile. « L'augmentation des cas d'intoxication laisse suggérer qu'une part substantielle des consommateurs de protoxyde d'azote est concernée par des pratiques à risque », a souligné SPF.
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