Une mission nationale et un observatoire pour ceux qui soignent

Par
Publié le 08/12/2016
Presque un an après le suicide tragique du Pr Megnien au sein même de l'hôpital où il exerçait, la ministre de la Santé Marisol Touraine lance une stratégie nationale d'amélioration de la qualité de vie au travail, avec à la clef une batterie de dix mesures de prévention.
visuel Megnien

visuel Megnien
Crédit photo : GARO/PHANIE

Outre les 30 millions d'euros consacrés sur trois ans à la généralisation d'équipes pluridisciplinaires de santé au travail (composées notamment de psychologues et d'assitants sociaux), une gouvernance nationale sera mise en place pour impulser la politique d'amélioration de la qualité au travail. Y participeront une mission nationale, un observatoire national ainsi qu'un ensemble de dispositifs de médiation national, régional et local.

Repérer les signaux faibles

Autres mesures qui suivent l'affaire Megnien, les suicides et tentatives de suicide seront signalés dans le cadre d'un dispositif similaire à celui existant pour la déclaration des événements indésirables graves liés aux soins. Dans ce sens, la ministre veut améliorer le repérage des « signaux faibles ». L'accent est mis également sur l'encadrement des équipes qui doit être renforcé. A ce sujet, l'association Jean-Louis Megnien de lutte contre la maltraitance et le harcèlement au sein de l'hôpital public déplore « que la question des sanctions contre les comportements maltraitants et harceleurs a été totalement éludée ». Et regrette que les harceleurs de Jean-Louis Megnien soient toujours en place et qu'aucune procédure disciplinaire n'ait été engagée à leur encontre. 

Systématiser le reporting

Par ailleurs, la ministre s'est voulue exhaustive. Le travail de nuit est notamment pris en compte. Sur ce sujet, une concertation avec les organisations syndicales doit permettre à terme d'« adapter le régime indemnitaire et de mieux valoriser ces sujétions ». Egalement dans le cadre de l'organisation du travail, la ministre veut systématiser l'utilisation d'applications informatiques pour faciliter la gestion de la modification des plannings de dernière minute. Le reporting des difficultés et conflits doit aussi être généralisé via des réunions de service régulière, des entretiens individuels annuels, des baromètres sociaux annuels et la création de sous-commissions dédiées à la qualité de vie au travail au sein des commissions médicales d'établissement (CME).

Consulter le discours de Marisol Touraine : http://social-sante.gouv.fr/actualites/presse/discours/article/discours…


Source : lequotidiendumedecin.fr