Annoncé fin novembre par Emmanuel Macron, le collectif citoyen dédié à la vaccination anti-covid est désormais effectif et devait se réunir pour la première fois ce samedi, sous la houlette du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
35 membres tirés au sort
Tirés au sort début janvier pour « partager les préoccupations » et « interrogations » de la société française quant à la campagne de vaccination, ses 35 membres, -18 femmes et 17 hommes -constituent « une émanation réaliste de la société française notamment en termes d'âge, d'habitat, de catégories socio-professionnelles et de niveaux d'études », souligne Pierre Lafont conseiller du CESE (Professions libérales) et co-rapporteur du projet. L’expression de leur opinion individuelle vis-à-vis de la vaccination a aussi été prise en compte de façon anonymisée, afin d’assurer « la nécessaire diversité au sein du panel ». Globalement 17 % se sont dits plutôt hostiles, 45 % plutôt indécis et 38 % plutôt favorables,
Le groupe travaillera en « trois séquences » : d’abord sur « l'accompagnement de la préparation de la campagne de vaccination par cibles prioritaires puis grand public » ; puis sur « l'accompagnement de la campagne de vaccination grand public » ; et enfin sur « le suivi et bilan de la campagne de vaccination ».
« Il sera amené à formuler des observations sur les choix de politique vaccinale et à s’exprimer sur les questionnements, peurs, résistances et questions que peut susciter la vaccination contre le covid19 », explique Pierre Lafont.
Des recommandations spécifiques
Ces contributions seront prises en compte par une commission temporaire mise en place par le CESE. Cette dernière formulera des recommandations à l’exécutif et au Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale piloté par le Pr Alain Fischer, « en s'appuyant sur les travaux du collectif mais aussi sur la base des remontées des 80 organisations représentées au CESE, d’une plateforme de consultation citoyenne [également portée par le CESE] et d’un programme d’auditions de parties prenantes », explique sa présidente Marie-Andrée BLANC (groupe UNAF). Un premier rapport d’étape sera présenté le 23 février.
D’ores et déjà, le CESE a formulé une première recommandation, à savoir la création d’une plateforme d’accueil téléphonique pour le public en quête d’informations, et d’un portail Internet unique de référence regroupant l’ensemble des informations sur la campagne de vaccination. « Le portail devrait proposer des contenus pédagogiques à disposition du grand public en répondant, par exemple, aux allégations non fondées qui circulent sur internet, en expliquant l’impact de la vaccination contre le Covid-19 sur la santé, l’effet médical du vaccin, les effets indésirables, la sécurité des vaccins, le calendrier vaccinal et en détaillant les informations techniques dont ont besoin les professionnels », précise le CESE.
Reste à savoir comment ces préconisations viendront s’articuler avec celles des nombreux acteurs déjà partie prenante dans la stratégie vaccinale française, que ce soit le conseil d’orientation, le conseil scientifique ou encore la HAS.
En début de semaine, l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) a émis des doutes quant à l’intérêt de multiplier les intervenants, considérant que « c'est en s'appuyant sur les institutions de la démocratie sanitaire, plus qu'en mettant en place de nouveaux organismes, que l'on pourra assurer l'efficacité de la vaccination ».
De son côté, Stéphanie Goujon, co-rapporteur du dispositif du CESE (groupe Personnalités qualifiées) estime au contraire que « c’est un facteur clé de succès de pouvoir associer la société civile organisée et les citoyens à cette campagne ».
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