« Quand on a été infecté, c’est une seule dose après l’infection et pas besoin de rappel ». Alors que la question se pose régulièrement sur le terrain, la Haute Autorité de santé (HAS) a tranché sur la conduite à tenir en matière de rappel anti-covid pour les personnes déjà vaccinées ayant des antécédents d’infections par le SARS-CoV-2.
En substance, en post-infection, la HAS « maintient sa recommandation d’administrer une dose unique de vaccin chez les personnes ayant été infectées par le Covid-19, quel que soit leur âge ». Cette vaccination est à réaliser 6 mois après l’infection avec le vaccin Comirnaty de Pfizer ou Spikevax de Moderna (pleine dose).
La vaccination post-infection assimilable à un rappel tardif
En pratique, les sujets ayant contracté la maladie préalablement à la vaccination n’auront donc pas besoin de repasser par la case vaccin. En effet, pour ces personnes, « la vaccination post-infection est assimilable immunologiquement à un rappel vaccinal tardif », estime la HAS et les études sur l’apport d’une dose additionnelle de vaccin chez les personnes infectées puis vaccinées avec une dose unique montrent que cette éventuelle deuxième dose « n'est pas forcément pertinente en matière de protection ».
Pour les personnes infectées après avoir été vaccinées (schéma de vaccination complet), la HAS préconise par contre l’administration d’une dose aditionelle 6 mois après l’infection pour les personnes éligibles au rappel, considérant qu’une « infection survenant après une primovaccination complète peut être la conséquence d’une immunité insuffisante conférée par cette vaccination initiale, vis-à-vis d’un nouveau variant notamment, ou par la diminution de cette immunité ou encore par l’inefficience de la réponse immunitaire mémoire ».
Pour toutes les personnes chez qui une infection est survenue après avoir reçu une première dose de vaccin (schéma vaccinal incomplet), la seconde dose est préconisée 6 mois après l'infection.
Le rappel dès 40 ans
Dans un autre avis, la HAS s’est aussi positionnée sur la pertinence d’une extension de la population éligible à une dose de rappel. Alors qu’Emmanuel Macron avait évoqué l’ouverture de la 3e dose au plus de 50 ans dès décembre, la HAS va plus loin et préconise « d’élargir la proposition d’une dose de rappel à l’ensemble des personnes âgées de 40 ans et plus ».
Pour étayer sa décision, la HAS a notamment pris en compte des données en vie réelle israéliennes démontrant que la dose de rappel « confère d’excellents niveaux de protection contre l’infection par SARS-CoV-2, y compris chez les personnes âgées de moins de 60 ans ».
Par ailleurs, « les données issues d’une étude observationnelle israélienne de grande envergure publiées dans le Lancet apportent de solides arguments en faveur d’une dose de rappel chez les personnes âgées de 40 ans et plus », estime l’institution. Avec notamment, « une diminution du risque de survenue d’infections, de formes sévères, d’hospitalisations et de décès chez les personnes de 40 ans et plus ayant bénéficié d’une dose de rappel, comparativement à celles qui n’en n’ont pas bénéficié ».
Enfin, « les données issues d’une étude américaine confirment la bonne tolérance d’une dose de rappel en vie réelle avec le vaccin Comirnaty (Pfizer) et Spikevax (Moderna) ».
Pour mémoire, un délai minimal de 6 mois doit être respecté entre la primovaccination complète et l’administration du rappel. Celui-ci doit se faire avec un vaccin à ARNm, quels que soient les produits administrés auparavant. Il s’effectue avec une pleine dose pour le vaccin de Pfizer, et une demi-dose pour celui de Moderna.
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