Un Nobel, deux professeurs du Collège de France et des scientifiques réunis à Paris Descartes pour convaincre sur l'innocuité vaccinale

Publié le 22/12/2017
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Crédit photo : GARO/PHANIE

11 vaccins pour les enfants seront obligatoires dès le 1er janvier 2018. Pour qu'obligation rime avec conviction, une conférence de presse a été organisée ce matin à la faculté Paris-sous la houlette de deux professeurs au Collège de France, Alain Fischer, immunologiste et coordonnateur de la Concertation Citoyenne sur la Vaccination, et Philippe Sansonetti, infectiologue et chercheur en microbiologie.

Et comme pour contrebalancer les propos de Luc Montagnier qui s'était exprimé en novembre dernier en défaveur de cette obligation vaccinale, Françoise Barré-Sinoussi, l'autre prix Nobel de médecine 2008 pour la même découverte du virus du VIH, était présente à cette conférence.

Indépendant de tout groupe de pression

Alain Fischer et Philippe Sansonetti ont regroupé autour d'eux "des collègues universitaires, chercheurs en biologie, biostatistique et sciences humaines, médecins…", de manière informelle et indépendante de tout groupe de pression, pour redire que la vaccination permet d'éviter dans le monde le décès de 2,5 millions d'enfants dans le monde.

Ces représentants de ces instances scientifiques et médicales ont voulu surtout battre en brèche les contre-vérités et rumeurs sur la prétendue dangerosité des vaccins. Différents sujets ont été abordés par ces experts, comme les questionnements sur l'adjuvant aluminium ; et aussi sur le lien entre mort subite du nourrisson et vaccination.

Aluminium : pas de lien avec la myofascite à macrophages, ni les maladies auto-immunes

Ainsi Liliane Grangeot-Keros de l'Académie nationale de Pharmacie a indiqué vis-à-vis de la toxicité des sels d'aluminium, utilisés comme adjuvants depuis plus de 90 ans : "Un lien entre l'aluminium vaccinal et la lésion histologique appelée myofascite à macrophages accompagnée de divers symptômes (myalgies, arthralgies, fatigue persistante, troubles cognitifs) a été évoquée il y a près de 20 ans. Aucun lien de causalité n'a pu être établi, à ce jour, d'autant que ces symptômes peu spécifiques paraissent limités dans le temps (non identifiées avant 1990, aucun nouveau cas depuis 2015) et dans l'espace (la France a cumulé la quasi-totalité des cas décrits dans le monde). Le taux de notification de ces manifestations est très faible, de l'ordre d’un cas pour 360 000 vaccinations".

Par ailleurs, Liliane Grangeot-Keros précise que "plusieurs études récentes ont fourni des résultats très intéressants, montrant, globalement, qu'il n'y avait pas de lien entre l'aluminium vaccinal et les maladies auto-immunes".

Lien entre vaccination et mort subite du nourrisson : les études de cas-témoins sont déterminantes

Alain-Jacques Valleron, de l'INSERM U1169, est revenu sur la suspicion de lien entre la vaccination et la survenue de morts subites du nourrisson. Ce chercheur a détaillé l'importance des études cas-témoins décisives pour évaluer un tel risque : "non seulement ces travaux n'ont pas monté une augmentation du risque de mort subite en relation avec la vaccination mais, au contraire, ils ont montré un moindre risque chez les enfants vaccinés".

Le Pr Alain Fischer a rappelé que "le système immunitaire du nouveau-né est globalement opérationnel. Il a été estimé que l'administration de vaccins mobilise environ 1/1000 lymphocytes. cette charge antigénique représente peu de chose par rapport à la stimulation massive du système immunitaire à la naissance par la colonisation de la peau, de la sphère orale et de l'intestin par les microbes". À cet éminent immunologiste d'ajouter : "Et le système immunitaire du nourrisson ne s'épuise pas du fait des vaccinations !"

Pas de doute, les sociétés savantes montent toutes au créneau pour soutenir cette décision ministérielle sur l'obligation vaccinale. Le 18 décembre dernier, l'INSERM rappelait l'efficacité et l'innocuité des 11 vaccins obligatoires. 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr