Un vaccin expérimental associé avec un stimulant de l’immunité innée pourrait conduire à une rémission virale chez les personnes vivant avec le VIH. En effet, testée via des essais cliniques sur des macaques rhésus, cette combinaison entraîne la réduction des niveaux d’ADN virale dans le sang périphérique comme dans les ganglions lymphatiques. En outre, ce traitement améliore la suppression du virus et retarde le rebond qui se déclenche suite à l’arrêt de la thérapie antirétrovirale. Ces résultats ont été publiés dans la revue Nature, le 9 novembre.
Une alternative aux antirétroviraux
Des chercheurs du Beth Israel Deaconess medical center (un centre hospitalier universitaire situé à Boston) ont tenté d’identifier un remède fonctionnel contre le VIH, non pour éradiquer complètement le virus mais pour qu’il reste sous contrôle sans la nécessité de recourir aux antirétroviraux. « Nous essayons de mettre au point des stratégies pour obtenir une suppression virale à long terme sans antirétroviraux », précise le Dr Dan Barouch, qui a dirigé l’étude.
En effet, le virus tue la majorité des cellules immunitaires infectées mais il demeure en dormance chez d’autres. Or, ces réservoirs où le pathogène reste caché durant la thérapie aux antirétroviraux seraient la première raison pour laquelle on ne peut guérir du VIH. Les scientifiques tentent donc à terme de mettre au point diverses stratégies pour pousser le virus hors de sa cachette afin de l’éradiquer de l’organisme. « On pense que si on parvient à activer les cellules qui pourraient abriter le virus, alors les réponses immunitaires induites par le vaccin pourraient le détecter plus facilement et le détruire », explique le Dr Barouch.
Vers une combinaison gagnante
Pendant 2 ans, les spécialistes ont surveillé la charge virale de 36 macaques infectés avec le virus de l’immunodéficience simienne (VIS). Après avoir été sous antirétroviraux pendant 6 mois, les chercheurs ont donné aux singes soit un des 2 vaccins expérimentaux (un vaccin du vecteur de sérotype 26 d'adénovirus ou un vaccin du vecteur de MVA nommé Ad26 / MVA) seul, soit un stimulant du système immunitaire inné seul, soit le vaccin Ad26/MVA combiné au stimulant. En parallèle, un groupe contrôle ne recevait aucun traitement actif.
La vaccination AD26/MVA a provoqué une augmentation spectaculaire de l’amplitude des réponses immunitaires spécifiques aux VIS. Par ailleurs, le stimulant semble également agir en activant l’immunité innée. Mais les données ont avant tout démontré que la combinaison des deux était plus efficace qu’un seul des composants délivré seul.
Ainsi, pour évaluer l’efficacité du vaccin et du stimulant, les chercheurs ont arrêté la thérapie antirétrovirale pour tous les animaux et ont continué à surveiller l’évolution de la maladie. Ceux qui ont reçu uniquement le vaccin montraient une charge virale réduite. Cependant, chez les primates traités avec la combinaison vaccin/stimulant les niveaux d’ARN virale dans le plasma avaient diminué. De même, la durée avant le rebond du virus était multipliée par 2,5 chez ces macaques par rapport aux sujets contrôles. « Si la charge virale avait été indétectable chez tous les animaux, cela aurait été une fuite du virus vers sa cachette », explique le Dr Barouch, « mais le fait qu’une réduction de la charge ait été visible chez tous les animaux et que le virus soit devenu indétectable chez 3 animaux sur 9, donne de précieuses indications sur comment frapper. »
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