L’intérêt de la chimioprophylaxie pré-exposition (ou Preep) chez les hommes ayant des rapports avec les hommes (HSH) a été démontré dans plusieurs essais randomisés, tels Ipergay ou Iprex, avec une diminution significative de l’incidence des nouvelles infections VIH. Cependant, la méthode ne fait pas l’unanimité et pour certains, ces bons résultats pourraient être moindres dans la vraie vie, avec le risque d’une augmentation des comportements à risque et au final, davantage de contaminations dès l’instant où les personnes se savent protégées par un médicament.
Dans les essais Ipergay ou Iprex réalisés en double aveugle, les sujets inclus ne savaient pas s’ils prenaient un traitement anti-retroviral ou s’ils reçoivaient un placebo. L’étude Proud réalisée en ouvert et publiée aujourd’hui dans le Lancet balaie la critique en montrant que le bénéfice reste vrai même lorsque les participants sont informés sur le contenu véritable de leur traitement prophylactique.
Cet essai a été mené au Royaume-Uni dès novembre 2012 sur une population de 544 hommes non infectés ayant eu une relation non protégée au cours des 90 jours précédents avec d’autres hommes à haut risque de contamination. Ces participants ont été répartis au hasard pour recevoir quotidiennement une association ténofovir /emtricitabine (200 mg) (Truvada) soit immédiatement (275 patients) soit après une période de report de 1 an (269 patients). Ces sujets ont été suivis de façon trimestrielle. Trois infections ont été observées dans le groupe immédiat contre 20 dans le groupe différé. Soit une réduction relative de 86% du risque de contracter le VIH pour le groupe immédiat rapport au groupe différé. Aucune augmentation des autres infections sexuellement transmissibles n’a par ailleurs été mise en évidence. Dès octobre 2014, soit près d'un an avant la publication des résultats définitifs, les responsables de l'étude avaient décidé de donner le Truvada à tous les participants en raison de résultats préliminaires très positifs.
« Dans cette population la prise de quotidienne ténofovir-emtricitabine a conféré une protection encore plus élevé contre le VIH que dans les essais contrôlés versus placebo, réfutant l’idée selon laquelle que l'efficacité de laPrep serait moindre en vie réelle, résument les auteurs Nos résultats plaident fortement pour l'ajout de la Prep dans l’arsenal de prévention des infections à VIH les (HSH) à risque », soulignent les auteurs de l’étude.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation