Tout n'est pas noir sur le front du Covid-19.
La crise sanitaire a accéléré les chantiers du virage numérique en santé. « Cette épidémie a permis de porter des projets multiples et innovants en des temps records », a confié Laura Letourneau, copilote de la délégation ministérielle du numérique en santé (DNS), lors d'un colloque du Health Data Hub. La responsable a souligné les efforts fournis par les pouvoirs publics pour faire émerger des outils autour du parcours patient dans la stratégie de dépistage et de traçage des cas de contamination. « Tous nos groupes de travail ont avancé, a confirmé son copilote Dominique Pon lors d'un bilan sur l'année 2020. Le Covid-19 a agi en booster du numérique ».
Malgré un départ poussif, l'appli remaniée TousAntiCovid a trouvé son public. Laura Letourneau se félicite des 12 millions de téléchargements et des 6 millions de vues mensuelles sur son module « Dépistage Covid-19 ». Côté professionnel, elle vante la réussite de la plateforme SI-DEP. « C'est un système d'information (de dépistage) porté en des temps records, à savoir trois semaines, par la puissance publique ».
Avec le développement des systèmes d'information (SI) internes aux hôpitaux ou à l'Assurance-maladie, Laura Letourneau salue un tour de force. « À cause de la crise, tout un tas de leviers (...) ont pu être mobilisés, nous avons été capables de porter des projets industriels d'ampleur ». Le 4 janvier, la CNAM a lancé avec le ministère le téléservice « Vaccin Covid » à destination des médecins pour suivre la vaccination.
Le dispositif e-CPS a particulièrement bénéficié de la crise. Son usage a bondi sur l'année 2020 à la faveur du déploiement du fichier SI-DEP avec lequel il servait d'authentifiant. C'est bien sûr le cas aussi de la téléconsultation qui a explosé avec plus de 17 millions d'actes à distance depuis la mi-mars. Toutefois, en parallèle de ce « fabuleux foisonnement », la crise a « montré qu'il y avait encore du boulot », précise Laura Letourneau.
10 millions de DMP
« Le confinement n'a pas retardé nos travaux », rassure Alain Issarni, directeur des systèmes d'information (DSI) de la CNAM. Chargé du déploiement de l'espace numérique de santé (ENS), le responsable a fixé les jalons pour 2021. La CNAM vise un déploiement en mars et se fixe pour objectif un million d'utilisateurs en juillet. Il faudra attendre 2022 pour la généralisation et la mise en fonction d'une appli mobile.
S'agissant du dossier médical partagé (DMP), piloté aussi par la CNAM, Alain Issarni se félicite des 10 millions de carnets de santé numérique ouverts mais reconnaît que « l'usage n'y est pas encore complètement ». Il compte sur le déploiement de l'ENS pour « rajeunir » le DMP, notamment avec la structuration des données et le développement de la messagerie sécurisée. L'année 2021 sera aussi celle du déploiement de la e-carte Vitale et de la e-prescription, veut croire la CNAM. Elle sera enfin celle de la mise en œuvre du Ségur de la santé qui consacre deux milliards d'euros au numérique dont 1,4 fléchés vers le DMP et la messagerie sécurisée.
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