Depuis le 15 septembre 2018, tous les médecins peuvent proposer à leurs patients une téléconsultation en vidéo au tarif d’une consultation classique (25 euros pour un généraliste). La mesure concerne tous les praticiens, quelle que soit leur spécialité et leur secteur.
Les médecins vont-ils se convertir à cette nouvelle pratique ? Avec quel équipement et à quel coût ? Ces questions peuvent rebuter certains praticiens. Pourtant, il est possible de se lancer sans rien dépenser et avec un minimum de savoir faire technique. Comment ? En utilisant simplement les logiciels de messagerie vidéo grand public. L’assurance maladie le confirme : « Les outils de communications existants sur le marché (exemple : Skype, FaceTime…) apparaissent suffisamment sécurisés pour l’échange vidéo avec le patient lorsqu’il est connu. » La liste peut s’étendre à d’autres applications comme WhatsApp, Duo…
Avantages : les patients sont déjà familiarisés avec ces outils, qu’ils utilisent sur leur téléphone, leur tablette ou leur ordinateur. Ces logiciels cryptent de bout en bout les communications vidéo et l’échange de fichiers, ce qui garantit la confidentialité des échanges entre le médecin et son patient. Malgré cela, la caisse exclut la transmission de documents médicaux (comme les photos) par ces canaux, estimant qu’« ils ne remplissent pas les conditions de sécurité suffisante ».
Un bon moyen de tester la téléconsultation
Pour le Dr Claude Bronner, président de la branche généraliste de la FMF et expert du domaine, cela ne constitue pas un handicap insurmontable. Skype ou FaceTime permettent aux médecins de découvrir la téléconsultation, sans rien investir, avance le généraliste. « C’est un bon moyen de tester. Le médecin est devant son ordinateur, il ouvre son logiciel médical et lance Skype, il peut mener sa téléconsultation en vidéo tout en complétant le dossier médical du patient, faire des copies d’écran de ce qu’il voit… puis il transmet l’ordonnance au pharmacien avec sa messagerie sécurisée santé. » Le patient peut aussi la consulter en accédant à son DMP.
Le Dr Bronner ne recommande pas d’utiliser ces logiciels pour transmettre une ordonnance au patient, quoique… « Ça concerne le médecin et son malade. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’envoyer des documents par mail et pourtant c’est un canal moins sécurisé que Skype ! »
Des consultations sans examen clinique ?
Le généraliste est convaincu de l’utilité de la téléconsultation. « Il y a de nombreuses consultations qui ne nécessitent pas d’examen clinique. Et si le médecin a le moindre doute, il fait venir son patient au cabinet pour l’ausculter », insiste le Dr Bronner. « Aujourd’hui, on est amené à régler certains cas par téléphone. Avec la vidéo, on a le patient en face. On peut lui demander de nous montrer le dosage de médicaments qu’il a préparés pour le soir, voir s’il a bien compris. On va au-delà du ‘’on se parle’’, on peut se montrer des choses », explique le syndicaliste.
À ce stade, le Dr Bronner recommande la prudence envers les outils de téléconsultation commerciaux (logiciels, service en ligne), même si à terme ils offriront beaucoup plus de souplesse, une meilleure intégration aux logiciels médicaux… et un mode de règlement en ligne de la consultation. La caisse offre aux médecins un petit coup de pouce : 350 euros pour s’équiper et s’abonner aux plateformes de télémédecine.
« Je pense que ça va modifier nos pratiques, se réjouit le Dr Bronner. Dans quelques années on trouvera aberrant qu’une personne grippée patiente dans une salle d’attente au milieu des autres malades ! »
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