Porteurs d’idées, développeurs, designers se sont donné rendez-vous fin mars à l’école d’ingénieurs Polytech à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris) pour participer à un hackathon e-sante organisé par le laboratoire Novartis. L’objectif était de taille : concevoir en 48 heures un prototype de solution e-santé dans le champ du diabète.
Un challenge d’autant que la plupart de ces (jeunes) participants étaient loin d’être experts en cette pathologie. Pas de quoi pourtant rebuter les 180 personnes présentes en ouverture du hackathon. Tout commence très classiquement un vendredi soir dans un amphi de l’université où plusieurs porteurs de projet défilent pour présenter en seulement une minute leur idée pour améliorer l’accompagnement du patient diabétique de type II, avec ou sans complications oculaires.
Le but : séduire l’assistance avec l’objectif premier de constituer une équipe techniquement capable de développer le projet digital jusqu’à sa phase de prototype afin de le présenter à un jury d’experts, 48 heures plus tard. À l’issue de cette session de « pitchs », vient la soirée « cocktail », un moment clé car c’est là que les porteurs de projets arrivent ou non à mettre en place leur « team ». Si pour certains le rêve s’arrête net – au moins pour ce week-end – d’autres arrivent à convaincre des profils aussi variés qu’indispensables pour faire maturer un projet digital en aussi peu de temps : ingénieurs, développeurs mobile, experts en marketing, designers voire quelque fois des étudiants en filières de santé… Des experts e-santé ou « mentors » sont là pour accompagner les 17 équipes, les encourager, donner des avis sur la pertinence des options envisagées dans les stratégies de développement.
Durant la journée de samedi, des patients diabétiques sont également venus partager leur expérience et livrer leur regard sur les projets : des applications mobiles pour essentiel mais aussi quelques objets santé connectés. L’ambiance est évidemment studieuse car le temps passe vite durant un hackathon. La nuit du samedi ou dimanche est souvent très courte et il faut aimer le café…
Se faire remarquer
Arrive la journée du dimanche, dernière ligne droite où il s’agit de finaliser la solution mais aussi parfaire la présentation face au jury. Moment crucial. C’est en effet là où tout se joue : trois minutes de présentation, deux minutes de questions-réponses. À la clé trois prix d’un montant total de 10 000 euros et l’opportunité surtout pour l’ensemble des participants de se faire remarquer afin de faire vivre le projet au-delà du week-end hackathon. Parmi les lauréats, le grand vainqueur est une application mobile dénommée « Sight Swipe » permettant de faciliter le dépistage des rétinopathies diabétiques sous la forme d’un jeu de type « candy crush ». Le but pour le joueur est simple : rassembler différents cercles contenant chacun un chiffre, avec le même chiffre à l’intérieur. Le jeu est basé sur le test d’Hishihara qui grâce à l’historique et l’évolution des scores donne un signal au patient lorsque son acuité visuelle baisse, l’invitant à aller consulter pour dépister une éventuelle rétinopathie.
Des idées pour Novartis
Après ce premier hackathon, le laboratoire Novartis pourrait bien renouveler l’expérience. « Cet événement montre qu’on est capable d’être partenaire de santé et qu’on peut réfléchir au de-là du médicament pour d’autres types de solutions », déclare Vincent Varlet, directeur exécutif, services Marketing et Communication au sein de la firme pharmaceutique. « Même si ce n’est pas avec la marque Novartis, on souhaite être acteurs pour faciliter l’émergence de nouvelles solutions dans des domaines comme l’amélioration de la qualité de vie du patient, de la relation médecin-patient ou de l’observance aux traitements », ajoute-t-il. Novartis, se réserve un droit de priorité sur tous les prototypes présentés au jury durant le hackathon. Pas question toutefois de « voler » l’idée aux participants qui disposeront de l’intégralité de leurs droits de propriété intellectuelle, mais plutôt de les accompagner dans le but de proposer de nouvelles solutions digitales à valeur ajoutée pour le patient diabétique.
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