« Je souhaite que nous allions vers des relations conventionnelles et quotidiennes plus apaisées, équilibrées, fondées sur le dialogue ». Invité au congrès de la Fédération des médecins de France (FMF) à Marseille, Nicolas Revel s'est employé à envoyer des signaux positifs aux 250 médecins venus l'écouter.
Le directeur général de l'assurance-maladie a d'abord annoncé son intention d'ouvrir une négociation conventionnelle sur la télémédecine en 2018 afin d'inscrire « dans le droit commun », et non plus dans un cadre expérimental, les actes de téléconsultation et de télé-expertise. Le patron de la CNAM a également fait un geste à l'attention des membres de la FMF en reconnaissant l'utilité de la messagerie sécurisée Apycript.
« L'un des prérequis du forfait structure est d'avoir une messagerie sécurisée. À la fin 2017, tous les médecins libéraux qui utilisent Apycript pourront donc bénéficier du forfait structure, même si la messagerie n'est pas encore reconnue comme une messagerie sécurisée par l'ASIP Santé », a indiqué Nicolas Revel. Dans son discours d'ouverture, le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, avait souligné qu'il s'agirait « d'une décision qui consolerait un peu de l'absence de la ministre de la Santé ».
La ROSP des endocrinos bientôt prête ?
Nicolas Revel a ensuite été questionné par des adhérents du syndicat signataire de la convention sur plusieurs points « crispants ». Interrogé sur le controversé article 99 du dernier budget de la Sécu qui permet au directeur de l'assurance-maladie de fixer unilatéralement les tarifs des radiologues, le DG de la CNAM a plaidé l'apaisement. « Si on arrive à fixer à nouveau un cadre pluriannuel (d'économies, NDLR), cette question de l'article 99 se reposera et j'appellerai le président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) pour en reparler », a-t-il indiqué.
L'extension de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) à de nouvelles spécialités, a également été abordée. « Les discussions étaient quasiment bouclées pour notre profession, où en est-on désormais ? », s'est alarmée une endocrinologue, soulignant que les revenus de sa spécialité étaient inférieurs de 35 % à ceux des généralistes. « Il n'y a pas de blocages de l'assurance-maladie, a assuré Nicolas Revel. Si on trouve des syndicats majoritaires qui veulent signer, cela peut se faire dans le courant de l'été. »
Pas d'amnistie pour les généralistes de Romillé
Un point de désaccord majeur a cependant été évoqué par le Dr Hamon, à savoir la sanction infligée à quatre généralistes de Romillé. Ces médecins qui cotaient le C à 25 euros depuis janvier 2015, ont hérité de quatre mois de non-prise en charge de leurs cotisations sociales par la directrice de la CPAM d'Ille-et-Vilaine. « Cela correspond à la somme perçue au titre des deux euros facturés en plus, les médecins n'auront pas perdu d'argent, cela ne me semble donc pas délirant. Il n'y aura pas d'amnistie et la prochaine fois, on recommencera », a réagi Nicolas Revel, tout de même applaudi à la fin de la session.
« Revel, quand il dit non, c'est non, quand il est d'accord, il le dit aussi, et il est sincère quand il dit qu'il va essayer », souffle un médecin généraliste des Yvelines. « Sur la télémédecine par exemple, je pense qu'il a envie de faire bouger les choses », veut croire le Dr Claude Bronner, président de l'Union généraliste de la FMF.
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