« Ortif Cardio », outil de télésurveillance dont l'objectif est d'améliorer le suivi à domicile des patients en insuffisance cardiaque, a été lancé début octobre à Paris. Nouveau service de la branche consacré à la télémédecine (Ortif*) du groupe de coopération sanitaire (CGS) Sesan, Ortif cardio est un protocole de suivi médical validé par un médecin en charge de la télésurveillance.
Il permet aux patients de prendre ses mesures (poids, tension artérielle...) grâce à une balance connectée et à une tablette fournies et ainsi de s'autogérer pendant six mois. Des questionnaires ludiques et ergonomiques lui sont proposés quotidiennement. « Sept symptômes sont surveillés régulièrement dont l'essoufflement, le poids, les palpitations, la fatigue ou encore la fièvre », explique Karen Hua, project manager chez BePatient (Sesan). En cas de prise de poids, ou d'essoufflement fort, une alerte est envoyée à l'équipe soignante qui le suit. À l’issue du questionnaire, le patient reçoit des explications précises (schémas, vidéos) sur sa situation et des conseils.
Le dispositif n'entraîne pas de reste à charge pour les patients. Les tablettes et les balances pour les mesures sont fournies au patient, précise Karen Hua.
Traçabilité, éducation thérapeutique et statistiques
La première semaine est décisive pour les patients. « Ils se demandent s'ils vont réussir », poursuit Karen Hua. Les trois premiers mois sont consacrés à l'éducation thérapeutique de l'usager et les trois derniers à la construction d'un plan d'action (améliorer ses repas, ajouter une dose de sport dans son quotidien).
De l'autre côté du logiciel, le praticien, l'infirmière ou le service utilisent un tableau de bord indiquant le nombre de patients suivis, leur date d'entrée dans le programme, le médecin traitant déclaré etc. L'équipe soignante peut immédiatement identifier un malade en difficulté grâce aux alertes. « Il y a une traçabilité de ce qu'il fait », ajoute-t-elle.
Enfin, le programme réserve un volet uniquement dédié aux statistiques (nombre de patients, adhérence, motifs d'alerte…).
Ortif cardio rentre dans le cadre de l'arrêté de décembre 2016 fixant le cahier des charges des expérimentations relatives à la prise en charge par télésurveillance des patients atteints d'insuffisance cardiaque chronique auquel répondent déjà d'autres programmes.
Les actes de télésurveillance sont rémunérés sous forme forfaitaire à hauteur de 110 euros par patient et par semestre au médecin effectuant la télésurveillance ou sa structure employeur, 60 euros pour le professionnel de santé assurant l'accompagnement thérapeutique et 300 euros pour le fournisseur de la solution.
Ortif cardio a indiqué avoir déjà signé avec un « grand groupe de cliniques » sans préciser lequel.
*Outil pour la télémédecine et l'échange de données médicales et de visio à des fins d'expertise. 180 établissements sont équipés. 50 000 patients utilisent l'un des services Ortif.
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